décembre 2007 - Les aventures de louline la croute

Les aventures de louline la croute

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lundi 31 décembre 2007

Noël et effet de bord

Tout le monde le sait, le meilleur à Noël après les repas de famille sanglants, c'est bien sur les cadeaux. En particulier ceux qu'on se fait à soi-même. Arrivant samedi dernier en Alsace, dimanche, j'étais au garde à vous devant le magasin de BD du passage du théatre, toute prête à me souhaiter de bonnes fêtes. Et c'est ce que je fis. A la sortie, je possédais trois nouveaux manhwa et un manga. J'y suis retournée encore un peu plus tard car j'avais oublié les références d'un manhwa que je voulais absolument. Finalement, j'ai tout trouvé, tout lu, tout aimé.

Le premier était strawberry shortcakes de Kiriko Nananan. J'avais déja rencontré son dessin épuré et ses personnages attachantes dans "blue" et "everyday". Elle remet ça dans ce manga qui raconte la vie de quatre japonaises à Tokyo. Leur quête du bonheur, du sens de leur vie, de l'amour. Un grand sentiment de solitude se dégage de ces jeunes filles, entre la dessinatrice de bd qui a du succès mais qui ne digère pas sa rupture, celle qui se prostitue en étant secrètement amoureuse d'un de ses amis, en passant par la nouvelle venue en ville qui y cherche sa place. C'est assez poignant sans être mélodramatique. Juste la réalité toute nue.
  
On retourne en Corée avec Nouilles tchajang d'après une oeuvre de Ahn Do-Hyun adaptée par Chi Kyu-Sok et Byun Ki-Hyun. Les avantures d'un jeune homme de 17 ans qui a fuit la maison et qui trouve un petit boulot en tant que livreur dans un restaurant. Il y rencontrera de nombreuses personnes et evidemment l'amour. Puis, suite à une série d'évènements, il retrouvera le chemin de la maison et de la vie adulte.

Raconté avec nostalgie, l' histoire est appuyé encore plus par un dessin magnifique à la peinture. Rien d'étonnant d'ailleurs, Chi Kyu-Sok n'est rien moins que l'auteur de "marecages" et "l'amour est une proteine", deux manhwa absolument excellents sur un groupe d'étudiants en dessin qui vivent ensemble (entre autres). Un bon moment.
  
Continuons avec Mijeong de Byun Byung Jun, auteur de "Cours, Bong-gu". Un recueil de petites histoires au dessin noir sur blanc avec des personnages non moins noirs. Toujours dans une réalité qui pourrait être desesperante, l'espoir demeure à l'image d'une des petites histoire qui apparait au milieu du livre, en couleurs. Rien à rajouter, j'avais bien aimé "Cours, Bong-gu", mais j'ai vraiment adoré celui là.
  
  Le dernier, c'est mon coup de coeur. Il s'agit de femmes de réconfort de Jung Kyung-a. Les femmes de réconfort ont été les femmes enrolées de force dans des bordels par l'armée japonaise, pour satisfaire les soldats pendant la deuxième guerre mondiale. Des esclaves sexuelles le plus souvent enlevées en Corée, Chine, Taiwan et que le Japon ne reconnait pas comme des victimes de guerre.

A travers un dessin naif et leger, la terrible vérité, des temoignagnes, des photos. Un pan de l'histoire qu'on ne connait pas ou peu et qui risque de s'effacer avec les dernières Halmuny (anciennes femmes de réconfort) qui continuent d'aller manifester tout les mercredi à Séoul devant l'ambassade du Japon. Pour qu'on oublie pas. Lisez-le, prêtez-le, ou offrez-le, mais à lire et à diffuser largement.


Je vous quitte avec une petite image insolite trouvée au marché de noël de Colmar. Trouvez l'erreur. Et bonne année à tous.

lundi 24 décembre 2007

En un mot comme en mille...

jeudi 20 décembre 2007

Où l'on parle de Noël, encore

Je me souviens, une fois dans le train pour Paris, derrière moi étaient assis un papa et sa fille qui devait avoir 6 ans. A un moment, le train s'est arrêté dans la nature sans raisons apparente. Tout s'est arrêté avec, la climatisation incluse. Plein milieu d'un mois d'avril assez chaud en plein soleil, la temperature est vite devenue insupportable. Mais ce n'était pas le pire. Au bout d'une demie-heure d'arrêt. Le PIRE a commencé, la petite fille derrière moi a demandé "Papa, pourquoi le train est arreté?". Le papa répond qu'il y a peut-être une panne. Mais pourquoi une panne? S'ensuivent alors 4500 questions enchaînées l'une derrière l'autre. Si le gentil (et surement habitué) papa a répondu à toute sur un ton égal, il nous est venu à nous tous autour comme une envie de faire un sacrifice humain pour que le train redémarre. Et nous avions trouvé la victime idéale. Finalement le train a fini par repartir tout seul, la petite fille a arreté de poser des questions, et tout le monde a survecu.

Bref tout ça pour dire que depuis que je suis en Suède, ayant la chance de fréquenter beaucoup d'autochtones, je traverse une longue phase assez similaire. Surtout en periode spéciale comme en ce moment, je pose des questions sur tout ce qui m'entoure. Ma prof, Linn, qui est très cool a organisé une "glögg party" destinée à étancher ma soif de questions sur noël, ce qu'on mange, pourquoi, comment, etc.

Comme indiquait le nom, nous avons bu du glögg, ce breuvage qu'ils ont l'outrecuidance de comparer à notre vin chaud. A leur décharge, cette fois-ci, j'ai eu le droit de goûter celui à base d'alcool, qui est nettement plus buvable. Mais bon, le notre est meilleur. Voilà je l'ai dis (encore).

Au niveau miam-miam, nous avons eu les fameux pepparkakor. Ce sont des gateaux secs à la canelle massivement consommés à la periode de Noël.

Rendons à Cesar ce qui lui appartient, c'est très bon. Trempé dans un café, avec un verre de lait, un glögg, ou même comme ça tout seul, ça se laisse manger. Fins et croustillants, peut-être un peu trop sucré, c'est délicieux.

Avec, j'ai découvert une nouvelle patisserie répondant au doux nom de saffranslängd. C'est une sorte de gateau au safran avec de la pâte d'amandes et des raisins secs dedans.

Là aussi délicieux mais relativement indigeste. Après une part on est content mais un peu plein, surtout si c'est poussé par d'autres choses.

Enfin, pour finir nous avons mangé des Lussekatte. Normalement ça se mange à la sainte Lucia (13 décembre), jour spécial où de nombreux evenements ont lieux. Mais on continue d'en manger après aussi et ca ressemble à ça.

Il s'agit de brioche au safran. Tout simple mais efficace, on y trouve également deux raisins secs dessus. J'ai trouvé une recette en français et je vais essayer.

J'avais remarqué que sur chaque fenêtre de chaque foyer suédois, à l'arrivée de noël un chandelier electrique avait fait son apparition. Mais quand je dis chaque foyer, je n'exagère pas. Même à l'université, à chaque fenêtre de chaque bureau, il y a un truc comme ca.

Du coup, bien sur, la pauvre Linn n'a pas coupé à la question, pourquoi, hein dis, pourquoi vous faites ça? Et d'où ca vient, hein, hein, dis? Du coup, cet après-midi, j'ai eu ma réponse.

En fait, Philips a crée la première guirlande electrique de noël en 1929-1930. Seulement voilà, en ce temps là, le voltage n'était pas le même dans tout le pays. Etant prévu pour fonctionner sur du 127 volts, les utilisateurs de 220 volts virent leur guirlande flambante neuve, flamber. Philips récupera donc nombre de ces guirlandes et voulait les jeter.

Cependant, Oscar Andersson qui travaillait là, décida de bricoler un truc avec les restes qui fonctionnaient encore et il crea ce chandelier. Comme il était gentil, il l'offrit à ses parents qui le mirent à la fenêtre. Et tous les gens du village étaient jaloux. Du coup, Oscar proposa a Philips de commercialiser l'objet. Deux mille exemplaires test partirent comme des petits pains, et depuis, la Suède en vend environ un million par an. On en trouve dans toute la Scandinavie. En même temps vu le nombre d'heures de soleil qu'on a ici par jour, ce n'est vraiment pas du luxe.

Voilà pour noël en Suède, après-demain je prends l'avion direction la douce France, cher pays de mon enfance. Bonnes fêtes à tous ou god jul, comme on dit ici.

dimanche 16 décembre 2007

Un parfum de Noël

Cette semaine a été très chargée. En plus du travail à finir avant les vacances, nous avons eu l'occasion de profiter des festivités liées à l'arrivée de Noël.

L'association des étudiants de l'université a organisé un dîner de Noël suédois. Avant de passer à table, nous avons fabriqué des décorations en buvant du glögg. Pour les non-initiés, le glögg est l'équivalent de notre vin chaud. Le problème étant que le dîner ayant lieu à l'ecole, nous avons eu du glögg sans alcool. Et, on a beau dire, du vin chaud sans vin, c'est un peu décevant. Surtout pour l'alsacienne que je suis, habituée au vin chaud de chez nous. C'était donc très sucré, avec un arrière gout médicamenteux et une odeur peu ragoutante. En plus, c'est vendu en brique.

Jeudi, ma prof organise une "glögg party", où j'aurais l'occasion de redonner une chance à ce breuvage qui, pour l'instant, n'arrive pas à la cheville du vin chaud alsacien. Toujours est-il que malgré ça j'ai quand même fait ma petite déco de noël qui m'a rappelé que mes années maternelles sont loins et que je manque de pratique. Le resultat.

J'en étais tellement fière, que je l'ai oublié en partant. Durant le repas, nous avons gouté le julmust. Il s'agit d'une sorte de boisson gazeuse non alcoolisée dont la recette est un secret. Les suédois ne boivent ça qu'à Noël et Wikipedia précise même qu'en décembre cela se vend mieux que le coca.

Bon sans vouloir faire ma grincheuse, j'ai pas trouvé ça formidable. Le goût n'est pas particulièrement agréable et c'est également très sucré. Une suédoise m'a expliqué de l'émotion plein les yeux qu'elle adorait cette merveilleuse boisson qui avait le goût de noël mais que d'autres en détestaient le goût qui est assez particulier.

Au repas, sinon, rien de particulièrement typique ou nouveau. Juste le dessert qui était une sorte de riz au lait à la crème et à la vanille servi avec un coulis de framboise. Je vais essayer de trouver une recette parce que ça, c'était vraiment délicieux.

Pour finir la semaine,nous étions à Liseberg, le parc d'attraction, qui a rouvert pour noël avec des illuminations et un grand marché de noël. Avant la tombée de la nuit, ça allait, on pouvait circuler. Mais une fois le soleil couché, on ne pouvait plus avancer dans le parc.

Heureusement, nous sommes arrivés tôt et avons pu nous promener un peu. En plus des stands et des lumières, il y avait des petites installations partout du style un crèche géante, un coin zoo avec des chèvres, des lapins, etc. et le comble du luxe, un peu partout se trouvaient des braseros où l'on pouvait se réchauffer. Ce qui n'était franchement pas du luxe. Quelques photos.


La grande tour que vous voyez sur la dernière photo est l'endroit d'où j'avais fait une vidéo de Göteborg la dernière fois. Comme nous sommes remontés dedans, j'en ai refait une, vous pourrez ainsi voir le parc eclairé, la ville de nuit et vous aurez le bavardage d'Ali qui se moque d'Ozan parce qu'il essaie de ne pas parler pendant que je filme. Des vraies pipelettes, ces garçons.

Un peu d'insolite pour finir. Dans un des magasins du parc, nous avons vu de curieuses bouteilles qui semblaient contenir quelque chose ressemblant à de la matière fécale, tant par la forme que par la couleur pour certaines. Ca ressemblait à ça.


Heureusement, Sakari notre faux viking nous as expliqué qu'en fait il s'agit de réglisse et que la bouteille doit être remplie de vodka, ce qui fait fondre le bonbon et donne un goût au spiritueux. Ca doit être assez bon, et ça nous a donné l'occasion de rire bête sous les yeux affligés des gens autour de nous.

Maintenant il me reste une semaine avant de rentrer en France pour les vacances, durant ce temps j'ai des exams et beaucoup de boulot. Mon dos a décidé de se remettre en grève, du coup j'ai recommencé les médicaments et n'en n'ayant pas pris depuis longtemps, je suis dans la quatrième dimension. Ce qui n'est pas idéal pour les révisions. Mais je reste zen et suis contente de revoir certains d'entre vous bientôt.

God Jul mina vänner !

mardi 11 décembre 2007

Où l'on part voir la mer

Ce week-end, nous avons décidé d'aller voir la mer.

Samedi matin, Ozan, Bengi (une de ses amies en visite), Sakari et moi sommes partis en voiture direction Marstrand. Petite île près de Göteborg, on y trouve un chateau fort : le fort de Carlsten.

Samedi matin, après une horrible semaine de pluie, le soleil a décidé de montrer le bout de son nez. Ô joie. Tellement nous étions contents, nous nous sommes arretés en route pour contempler la mer et le ciel bleu. Nous avons même escaladé des rochers qui se sont averés complètement glissants, juste pour aller faire des photos. J'avoue, c'était mon idée, mais tout le monde m'a suivi et la redescente a été relativement sportive. Nous sommes finalement arrivés, après un passage en ferry, sur l'ïle de Marstrand.

Et là, quel bonheur ! C'était typiquement le genre d'endroit que j'adore. Un lieu de vacances estival abandonné aux quelques rares habitants et aux quelques touristes hors saison. De jolies maisons et au centre le chateau. Nous avons flanné dans les petites ruelles puis nous avons pris d'assaut le chateau.

Attention, je ne dis pas ça pour rigoler, nous avons vraiment envahi le chateau. L'entrée étant assez cher nous avons décidé de nous balader autour. Et au cours de la ballade, nous avons quelque peu escaladé une barrière. Sakari et moi avons même recommencé à sortir des chemins pour aller prendre des photos, parce que depuis les endroits inaccessibles, c'est quand même plus marrant. Sutout s'il y a des gros rochers recouverts de mousse qui glissent. Des photos.

marstrand
post_door
sky_houses

Après cette bouffée d'oxygène, nous sommes allés nous jeter dans la foule de Göteborg. C'est incroyable le monde qu'il y a dans cette ville, en particulier le samedi. Après c'est vrai qu'en vivant à Trollhättan, on perd vite l'habitude de voir de gros mouvements de foule. Toujours est-il que nous avons déjeuné dans un resto français, puis nous nous sommes balladés.

Au fil de la promenade, nous sommes tombés sur une sorte de spectacle "son et lumières" sur le mur du konst museum. C'était super bien fait et nous avons du en enerver plus d'un, car Ozan et moi, encore sur le coup de l'examen de suédois, répétions tout les mots que nous comprenions. D'ailleurs ça a été difficile de le faire taire pour faire cette petite vidéo, rien que pour vous.

En fin de journée, je suis rentrée seule avec Sakari. N'ayant pas son GPS, et avec mes capacités avancées en orientation, nous avons mis le double du temps pour rentrer. Mais au moins nous avons visité la région.

Dimanche, rien. Mais rien. Rien du tout. Grasse matinée, bouquinage, activité zero. C'était pourtant pas le boulot qui manquait. Seulement nous avons eu la pire semaine depuis que je suis ici : pluie tous les jours. Ce qui nous a fait une moyenne de trois heures de jour, par jour. De quoi attaquer le moral le plus solide et épuiser les reserves d'energie déjà assez basses. Repos donc, au chaud et au calme.

Dans l'après-midi, je reçois un message d'Ali, qui, dans le même état d'activité que moi, propose un dîner impromptu le soir même. Chacun devait préparer un truc simple et l'amener. Après avoir sondé le contenu du frigo et ma motivation, j'ai opté pour une omelette aux épinards. Facile, rapide, mais super bon.

Ali avait préparé des pates avec de la viande hachée à se mettre à genoux et Chandra, son colloc indien, un plat absolument merveilleux. Je n'ai pas demandé le nom mais c'était du riz au yahourt avec des oignons grillés, de l'oignon, du cumin et de la grenade. Je n'avais pas emmené mon appareil photo alors j'en ai emprunté un, soyez indulgent sur la qualité des photos.


Vendredi prochain, on refait un diner et à cette occasion, j'en profiterai pour demander la recette et le nom exact de ce plat, parce que je l'ai adopté définitivement. En dessert, Sakari avait fait son traditionnel mustikkapiirakka et Ozan nous a fait un café turque.

Les rejouissances ne s'arrêtent pas là. Mercredi nous avons un repas de noël traditionnel suédois prévu, vendredi soir nous mangerons turque et samedi nous retournons a Lisberg qui a rouvert pour les fêtes avec des illuminations magnifiques, parait-il. En attendant, je vous laisse avec Paris Combo et leur chanson que je préfère : pas à pas.

Ha det bra !!

vendredi 7 décembre 2007

C'est toi l'insecte

Demain, cela fera une semaine que ma colloc suédoise s'est installée et je ne vous ai même pas encore parlé d'elle. La journée d'aujourd'hui me donne une occasion en or de vous la présenter.

Tout a commencé dimanche soir. J'étais tranquillement devant mon pc quand j'entendis Emily (c'est son petit nom) pleurer à chaudes larmes. Je m'en vais donc voir de son côté et lui demande ce qui se passe.

Là, je dois digresser pour que vous compreniez. En fait, Emily a quitté son précédent appart parce qu'il était envahi d'insectes, semblerait-il. Mon vocabulaire anglais étant assez pauvre concernant les sortes d'insectes, je n'ai pas demandé plus de precisions. Toujours est-il, que ce dimanche soir, dans notre salle de bain, deux de ces fameux insectes étaient présents. Un peu étonnée parce que je n'ai pas vu un insecte en trois mois dans cet appart, j'ai tenté de la rassurer en lui disant que c'était peut-être des individus qu'elle avait emmené dans le déménagement et qu'il n'y avait pas de quoi s'enerver.

Je sais, je fais ma grande gueule là parce que dans la vie j'ai très peur des insectes. Mais pour avoir peur, moi j'ai besoin de les voir, les insectes, ce qui n'était pas le cas ici. Donc je pensais que c'était fini, mais non. Lundi soir, je suis rentrée de cours et, complètement stressée, Emily m'explique qu'elle a passé un papier entre le mur et les plinthes de toutes les pièces et que partout, il y avait des insectes. Là, l'inquiétude montant, je lui ai quand même posé la question sur quel type d'insecte c'était.

Il s'agit en fait de l'anthrène du bouillon blanc (pälsängrar en suédois). Un nom bien pompeux pour une sorte de mini coccinelle à carapace brune. J'étais rassurée en sachant ça, car durant mes deux années à Haguenau j'ai cohabité paisiblement avec cette espèce qui avait trouvé refuge dans ma moquette. Toujours est-il, qu'Emily ne cohabite pas. Nous avons alors décidé d'appeler une société spécialisé pour nous débarasser des envahisseurs. Le rendez-vous fut pris pour vendredi, ce matin donc, à 8h. Quelques instructions nous ont été donnés : décoller les meubles de quinze centimètres du mur, vider les armoirs, et mettre les vêtements dans des sacs.

Ca tombait bien, je n'avais que ça à faire ces derniers jours. Je vous raconte pas mon enthousiasme, ce matin à 7h.

A 9h30, un technicien assez jovial est arrivé. Emily lui a raconté sa version des faits en suédois. Je me suis permis de rajouter que, personnellement, je n'en avais pas vu un seul en trois mois. J'aurais volontiers rajouté que quand on fait lever les gens pour 8h on n'arrive pas à 9h30, mais étant donné mon rapport à la ponctualité, je me suis abstenue, attendu que sur ce point là, je n'ai de leçons à donner à personne. De toutes façons, en regardant par lui-même, il a bien vu qu'il n'y avait rien.

Toujours est-il que notre boby nous a expliqué qu'il nous mettait dehors pour deux heures et qu'en rentrant on allait trouver tous les insectes qui sont, soi-disant, à l'interieur des murs, agonisant sur notre plancher. Et qu'il faudrait attendre 8h de plus pour aspirer. Ayant parfaitement cerné le côté anxieux de ma colloc, il a cru bon de rajouter que nous pouvions nous attendre à entre 300 et 400 individus, le sourire aux lèvres.

Nous sommes donc parties. Pour ma part, je suis allée nager puis travailler à la bibliothèque. Sur le chemin du retour, je me préparais à trouver la maison envahie de cadavres d'insectes. Finalement, rien. Même pas un. J'étais en train de me dire mentalement que, ouf, une bonne chose de faite quand arriva Emily dans ma chambre. En passant un papier entre la plinthe et le mur de sa chambre (mais pourquoi?), elle avait trouvé deux insectes. Vivant de surcroît. Elle me dit alors qu'il fallait rappeler le gars, que ça n'avait pas marché, que dans deux jours ils allaient être 3000.

Comme je commençais à trouver l'histoire de moins en moins drôle, je lui ai dis que de toutes façons il fallait attendre cinq semaines, que c'était surement les deux seuls survivants, et qu'il fallait qu'elle arrête d'être aussi stressée. Elle a acquiescé mais m'a tout de même informé que nous allions devoir passer l'appartement à l'eau de Javel, pour être bien sures.

Le pire de toute cette étrange histoire, c'est que je n'ai vraiment pas vu une seule bestiole ici en trois mois et je finis par me demander si cette gentille jeune fille n'a pas des hallucinations dues à sa récente invasion, dans son ancienne maison. Ou tout simplement dues à un manque de proteines de son organisme. Figurez-vous que la demoiselle est végétarienne et après avoir gouté à son tofu frit la semaine dernière, je peux comprendre que son corps fasse n'importe quoi.

Tout ça pour dire, Caro, si tu me lis, même si tu ronfles, même si tu retournes tes cartes au UNO, même si tu te moques de mes cheveux, t'étais une colloc carrément mieux ! Et même que tu me manques.

mardi 4 décembre 2007

Les gaufres suédoises

Ce week-end, pour changer, nous avons mangé des gaufres. Depuis le temps que je vous en parle, il est temps que vous le sachiez, mais les gaufres suédoises n'ont rien à voir avec les notres. Enfin celles de nos voisins belges puisqu'après tout, ce sont eux qui ont inventé ce délicieux encas.

La première fois que j'ai mangé des gaufres en Suède, j'ai été décue. Je m'attendait à quelque chose comme la gaufre bruxelloise,qui par définition, nourri son homme pour trois repas. Garnie avec des fraises, de la chantilly, du chocolat et une petite boule de glace pour la route, le tout sur une solide et epaisse gaufre qui tient vaillamment sans ployer. Aucun rapport avec sa cousine Suèdoise.

Déjà, la bougresse n'est pas rectangulaire. Au diable les angles droits, vive la poésie, la gaufre suédoise est en forme de fleur. Si vous observez de plus près, vous vous rendrez compte que les "pétales" sont en forme de coeur. Voyez plutôt.


swedish waffle

Il y a plusieurs écoles pour la forme des gaufres. Comme vous pouvez le constater, cette gaufre comporte cinq pétales. On trouve le même modèle avec quatre pétales. Plus de petits coeurs, en revanche cela offre la possibilité de pliage en deux qui est assez interessante. Car oui, le deuxième défaut de la gaufre suédoise, c'est son épaisseur. Pour être repu, il en faut un nombre certain.

D'autant que dans les soirées, pour que tout le monde mange en même temps, chaque fois qu'une gaufre est prête on partage les pétales. On mange plus doucement, et dans un certain sens, on apprecie plus. Mais il ne faut pas avoir trop faim. Ou alors garnir correctement son pétale.

Pour la petite histoire insolite liée aux gaufres, je discutais en début d'année avec un de mes Vickings, qui me demandait quelles étaient mes gaufres préférées. Quelle question, Nutella bien sur ! Et là, silence, malaise dans l'assemblée : "tu mets du Nutella sur les gaufres?!". D'un coup le malaise a changé de camp et je me suis permis de demander ce qu'on mettait officiellement sur les gaufres au pays du Krisprolls. Il m'a répondu qu'il mettait soit de la glace à la vanille, de la confiture ou du sucre. J'ai objecté alors "mais pourquoi pas du Nutella?". Il n'a pas eu de réponses à cette question. Les autres Vickings autour non plus. Le fait est qu'ils n'y avaient jamais pensé. Ce n'est visiblement pas dans les moeurs.

Ca m'a paru vraiment étrange, car j'ai, c'est vrai, cette facheuse tendance : tester des mélanges nouveaux d'aliments entre eux. Et pour quelqu'un qui a experimenté (et apprecié) la tartine Nutella-camembert, cela parait impensable de ne pas penser à mettre du Nutella sur des gaufres. D'ailleurs, suite à cette discussion qui a perturbé tout le monde, nous avons fait une soirée gaufres au Nutella, pour leur montrer que c'est possible et très bon. Pour m'adapter au swedish style, j'ai ajouté une boule vanille sur ma gaufre au Nutella. Et ça se laisse manger même si sans, c'est quand même mieux.

Pour finir sur une note culturelle parce que mon blog est dangereusement orienté nourriture en ce moment et que demain j'ai un exam de suédois, sachez qu'une gaufre se dit en våffla et pour briller en societé vous pouvez toujours dire : "jag gillar våfflor". Ca veut dire que vous aimez les gaufres et même si ca ne passionera pas votre interlocuteur, au moins vous parlerez suédois.

Ha det bra mina vänner !!