Les aventures de louline la croute

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dimanche 30 mars 2008

Anniversaire et festin

Il n'y a pas à dire, ma nouvelle colloc, elle est chouette. Et pas que pour la vaisselle.

Arrivée depuis deux semaines, elle m'annonce que son anniversaire est samedi. Qui dit anniversaire, dit célébration. Qui dit célébration, dit bon manger. Une occasion en or pour leur montrer, aux nouveaux petits frenchies, comment ça se passe par ici.

La règles est simple, chacun cuisine quelque chose et l'apporte. Samedi soir, nous étions six, donc cinq plats et un dessert. Bizarrement, sans concertation, ça a été la foire aux tartes. Ozan et moi avons même fait tout les deux une tarte à base d'épinards, mais dans des styles différents. Il a opté pour l'option "épinard, maïs, champignons, gratinée" qui est assez intéressante au final. Je suis restée beaucoup plus sobre avec épinards, champignons et fromage de chèvre.
Patrice, le pote de Cécile, ma colloc, nous avait fait une tarte au thon excellente, et Sakari, une pizza. Après un débat passionné dans l'après-midi sur le contenu de la pizza, Sak a acquis qu'on puisse ne pas apprécier la combinaison "fromage bleu, lardon, tomate, ananas" et m'a fait un petit coin sans ananas. Il m'a quand même expliqué qu'en Finlande l'ananas est un des éléments de base de la pizza. Ici en Suède, c'est aussi un élément de base, mais plus pour les salades. Franchement, le sucré-salé avec de l'ananas, je ne dis pas non, mais il y a l'art et la manière. En pizza avec des lardons et du fromage bleu, excusez-moi, mais non.

Le plus original a été Ali, qui nous a concocté un lobiapolo. Anyio nous en avait déjà fait au mois de novembre, c'est du riz au curcuma avec des haricots et des morceaux de viande. Pour le dessert, Cécile avait opté pour un cake à la banane et à l'orange. Des images.


tarte_epinard_chevre#2
tarte_thon
labiapolo

Comme vous pouvez le constater, nous avons pu festoyer allègrement. Ce post me permet également de vous dire que Cécile à un blog et que donc si d'aventures, vous aviez envie d'aller lui faire un petit coucou, c'est possible.

Pour finir, je vais vous parler d'une friandise finlandaise. Avant toutes choses, sachez que je suis une vile moqueuse et que ces derniers temps, la gastronomie finlandaise est devenue ma cible favorite de gausseries en tout genre. Le tout sous le nez du pauvre Sakari qui, très digne, laisse glisser le train de mes sarcasmes sur les rails de son indifférence.
Quand nous sommes partis à Helsinki, il nous avait dit qu'il allait se ramener ses bonbons préférés qu'on ne trouve qu'en Finlande. Et encore pas partout. Ces bonbons, c'était les Noora.

noora

A base de chocolat et de réglisse. De prime abord, je me suis méfiée. Chocolat et réglisse ensemble, dans un bonbon finlandais de surcroit, cela ne me disait rien qui vaille. Après quelques plaisanteries douteuses, la curiosité a été la plus forte, et j'ai quand même tenté. Et j'ai bien fait. Figurez-vous que c'est délicieux. Après avoir croqué la couche de couleur, l'intérieur est fourré au chocolat au lait, avec une gomme à la réglisse au milieu. Les goûts se marient incroyablement bien ensemble. Les Nooras sont donc passés de curiosité finlandaise à la catégorie des saloperies addictives. Au lieu d'en profiter pour triompher, devant mon enthousiasme, Sakari m'a offert un des quatre paquets qu'il s'est ramené. Parfois, je me dis que je ne mérite pas de tels amis.

J'en profite d'ailleurs pour passer un message aux lecteurs qui sont/vont en Finlande, n'hésitez pas à goûter et si par hasard, vous trouviez une grande enveloppe dans laquelle un paquet rentrerait et pourrait voyager vers la Suède, je serais toute disposée à vous fournir mon adresse postale. On pourrait même imaginer un échange comme Noora contre Kex, ou Noora contre köttbullar/poisson fumé. Histoire de tester en même temps les limites de la poste suédoise/finlandaise.

Je vous laisse avec un extrait du nouvel album "bleu pétrole" de Alain Bashung. Il s'agit d'une reprise de Gerard Manset : il voyage en solitaire.

Ha det bra !!

mercredi 26 mars 2008

Road-trip de Pâques

Comme annoncé plus tôt, Aurélie et son amoureux sont venus me rendre une petite visite au pays des Vikings. Dans leur jolie Aygo, nous sommes partis sur les routes de Suède. L'objectif étant de traverser le pays d'ouest en est et de finir à Stockholm d'où leur avion partait mardi matin.

Jeudi soir, ce fut le temps des retrouvailles accompagnées de feuilletés aux légumes ratés (la pâte feuilletée était piégée), puis nous avons préparé le programme des quatre jours suivants. Vendredi matin, nous sommes partis dans la neige.

Notre premier arrêt fut Fiskebackskil, un petit village de pêcheur. Dire qu'il neigeait ce matin là reste loin de la vérité. C'était la tempête. Mais peu importe, nous sommes allés braver les éléments le temps d'une ballade. Au fil de la promenade, nous nous sommes retrouvés sur un ponton où en plus du matériel de pêche, se trouvait ce qu'on pourrait qualifier de "frigo" naturel. Une sorte de cabane en bois avec des pains de glace contenant le fruit de la pêche. Ça ressemblait à ça.


fishes_Fiskebcksil

Le tout ouvert sous nos yeux curieux. Original comme moyen de stockage. Il ne manquerait plus que les poissons soient déjà panés. Ça vous laisse imaginer aussi quel température il faisait pour qu'un tel conditionnement soit possible.

Le village en lui même était joli, il doit être relativement peuplé l'été et donnait une impression de "hors saison" encore accentuée par la neige qui tombait en masse. On a eu l'impression d'arriver au bout du monde. Quelques images en vrac.

ancres_Fiskebcksil
bouée_Fiskebcksil
house_Fiskebcksil

Nous avons continué la journée par un petit tour à Marstrand, puis à Göteborg.

Samedi matin, nous avons quitté la maison et commencé le périple direction Jönkoping. En route, nous nous sommes arrêtés faire une promenade à un endroit indiqué comme "site of interest". Nous n'avons pas fait la randonnée complète car nous manquions de temps et d'équipements. Parce que pendant tout ce temps, il continuait à neiger. Voyez plutôt.

Après ça, nous avons fait un rapide arrêt à Jönkoping pour déjeuner. Nous avons trouvé un super lunch-buffet suédois avec poisson, köttbullar et compagnie. On s'est régalés, puis, la peau du ventre bien tendue nous sommes partis à Gränna.

Là-bas, mes amis, j'ai trouvé mon futur métier. Vous n'êtes pas sans savoir que cette ville est la capitale des polkagrisar, une sorte de sucre d'orge suédois. Nous avons donc visité une confiserie où des bobbies étaient en train d'en faire, au milieu de la boutique. Devant nos yeux écarquillés et nos langues pendantes, un des jeunes hommes à coupé un bout de la pâte qu'il travaillait et est venu nous en donner un bout chacun. Comme c'était encore chaud, c'était mou et ça fondait en bouche. En plus, c'était à la réglisse salé, ma nouvelle passion suédoise. On a continué à les regarder travailler puis avons fait quelques emplettes. Pour vous, quelques images.



Quand je serai grande, je ferai ça. Chargés de bonbons, nous sommes partis nous balader. Nous étions au bord du lac Vättern et avec le froid et la neige, c'était magnifique.

Gränna#1
Gränna#2
installation
maison_stalactites

Le soir nous avons dormi dans une auberge de jeunesse à Borghamn, réservée la veille sur internet. Là bas, un enveloppe nous attendait dans une boite, avec la clé de la chambre et un mot disant qu'on avait qu'à laisser 525 couronnes sur la table avant de partir. Pas de stress au pays des Wasa.

Le lendemain, avant de quitter le coin, nous sommes allés faire un tour dans la forêt au bord du lac. Là aussi, c'était très beau. Puis, nous sommes partis vers Vadstena. A Noël, je m'étais acheté un live d'une auteur suédoise en France, un peu à l'aveuglette. Ce roman s'est révélé être l'un des meilleurs que j'ai lu ces derniers temps. Il s'agit de "la sorcière d'avril" de Majgull Axelsson. Je ne saurais que trop vous en conseiller la lecture. Toujours est-il qu'un des personnages vivait à Vadstena, d'autres à Motala, que nous avons traversé plus tard. Aussi, tout l'après-midi j'ai repensé à l'histoire et ai guetté les fantômes de Christina ou de ses soeurs, au détour des rues.

Il faisait très beau en plus, ce qui n'a rien gaché. Comme vous pouvez le constater.

bouée_vadstena
arbre_gelé
fleurs_gelées
coin
lac_gelé_canards

Par contre, il faisait froid. Je tiens d'ailleurs a remercier la collaboration familiale qui a donné naissance au magnifique pull en laine reçu à Noël et qui m'a isolé parfaitement du vent glacé qui nous a suivi pendant tout notre périple.

Ensuite, dernière ligne droite vers Stockholm. Enfin Tyresö où nous avons passé la nuit. Là aussi, j'avais réservé par téléphone, on avait le code, et la clé nous attendait sur la porte. Nous sommes allés diner à Stockholm où nous sommes retournés le lendemain.

La première chose que nous avons fait lundi matin, fut de trouver la prison où nous allions passer la nuit suivante. Car, oui, nous avons dormi en prison, à Långholmen. Il s'agit d'un ancien centre pénitentiaire reconverti en auberge de jeunesse. C'était trop chouette.

Nous avons partagé une cellule cossue, tout confort avec salle de bain, wifi et télé 16/9. Après avoir déposé nos affaires, nous sommes partis pour une grande boucle dans Stockholm. Notre but était un marché couvert qui s'est avéré fermé pour cause de jour férié (lundi de Pâques). Qu'à cela ne tienne, on est allés manger un gateau dans la plus vieille pâtisserie de la capitale à Gamla Stan, et on a marché dans la neige qui a recommencé à tomber.

Le lendemain, c'était déjà l'heure du départ. Les parisiens sont partis prendre leur avions et moi je suis allée voir du côté de la gare, si un train passait vers Trollhättan. J'en ai trouvé un qui allait à Göteborg. Là bas, pas de chance, un train en panne bloquait la voie. Pas moyen de partir avec le train qui devait me ramener à Trollhättan. Toutes les annonces étant en suédois, j'ai perdu patience, et ai demandé une traduction à un monsieur qui ressemblait à Nicolas le jardinier. Il m'a tout expliqué, et devant mon air exasperé-fatigué-affamé, il m'a pris charge. Il m'a emmené jusqu'au bus et m'a tout expliqué le pourquoi du comment et ce qui allait se passer. Seulement voilà, moi, je n'avais pas de ticket.

En Suède, c'est normal d'acheter son ticket dans le train. Sauf que là, le train, c'était un bus, dans lequel on essayait de faire rentrer le contenu d'un train et que le chauffeur, visiblement, il était pas content qu'on l'oblige à aller à Trollhättan comme ça, avec tout ce monde dans son joli bus. Du coup, quand je suis arrivée comme une fleur avec mes sacs à dos et mon "student ticket for Trollhättan", il m'a envoyé paître en m'expliquant que, non, pas de tickets, va t'asseoir, et je ne veux plus t'entendre. Le temps de discuter avec lui, le bus était blindé. Heureusement, Nicolas le jardinier m'avait réservé ma place. Arrivé à Trollhättan, me voyant partir dans la neige chargée comme une mule, il m'a ramené jusqu'à la maison en voiture. Comme quoi, il ne faut pas toujours se méfier des gens à moustache. Celui-là a été vraiment adorable.

Maintenant c'est reparti, les prochaines vacances, c'est fin avril pour voir mon nouveau neveu, qui d'ici là aura peut-être une meilleure notion de la ponctualité. En attendant, couvrez-vous bien et joyeuses pâques en retard.

mardi 25 mars 2008

Surprise surprise

Alors que je pensais vous faire un super compte rendu de mon périple à travers la campagne suédoise, une bonne nouvelle est arrivée en avance. Louline la croûte est devenue tata le 25 mars à 6h45 d'un petit Nathan.

Le petit bougre pèse 2 kg 700 pour 47 centimètres. Il était visiblement pressé de sortir, puisqu'il aurait du arriver le 22 avril. Mais il va bien, et sa maman aussi. Il devra attendre un peu pour voir tata louline qui avait déja pris ses billets d'avion pour rentrer fin avril.

C'était la bonne nouvelle du jour entre le retour, les trains annulés, les galères de bus et la neige qui ne s'arrête pas. Des photos bientôt.

Félicitations encore à Virginie et Erwan (les heureux parents), Papa et Maman (les nouveaux mais non-moins heureux grand-parents) et à Mimi et Mamie (les fringantes arrières-grand-mère).

mercredi 19 mars 2008

Tombe la neige

Parfois, le temps est joueur. Dimanche dernier, il a fait beau. Un grand soleil magnifique. Ça sentait le printemps, les petites fleurs et les oiseaux qui chantent. Dans l'euphorie du moment, j'ai même sorti ma veste de demie saison.

Sauf que non. Lundi matin, après mon premier regard par la fenêtre, j'ai vérifié que j'étais bien réveillée, suis allée boire un café et ai re-regardé. J'avais bien vu. Il avait neigé, et il neigeait encore. Attention, pas des flocons cotonneux qui descendent doucement se poser sur un centimètre de neige. Non, c'était la tempête. Vu tout ce qui était déjà tombé et ce qui tombait encore, au lieu d'accompagner en vélo ma colloc et son pote à l'université, je les ai envoyé prendre le bus et je suis restée au chaud. Ça a duré comme ça une bonne partie de la journée. Sur le balcon, il y avait de quoi faire un bonhomme de neige, une bonne-femme de neige, cinq bébés de neige et leur toutou de neige.

Mardi matin, obligation scolaire oblige, j'ai mis le nez hors de la maison. Grand soleil, température négative, quarante centimètres de neige et piste cyclable gelée. En fin de journée, j'ai accompli le rituel de neige qui consiste à aller me promener dans le cimetière avec mon appareil photo. Je ne me lasse pas.


Mercredi, j'ai sauté dans le train pour aller déjeuner avec Hibiscus, tout droit venue de Stockholm, Vic, Catie et Stephanie. J'en avais déjà rencontré deux sur quatre, échangé des messages avec les autres et, bien sur, suivi les blogs de ces dames. Toujours est-il que nous nous sommes retrouvées dans un resto où nous avons mangé des nouilles. Ce fut l'occasion de souhaiter un joyeux anniversaire à Hibiscus, de papoter, et de bien manger. Des images.


Au programme donc, nouilles sautées au boeuf et Mandeltårt. Grosses séances photos aussi. Mettez cinq bloggeuses ensemble, au bout d'un moment les appareils photos sortent automatiquement pour alimenter le post qui relatera l'évènement. D'ailleurs, j'ouvre les hostilités, mais au fur et à mesure qu'ils apparaissent, je mettrai les liens vers les-dit posts sur les autres blogs.

Bref, un bon moment, quoiqu'un peu court. Après déjeuner, tout le monde est reparti vaquer à ses occupations. Moi même, après une ballade dans un Göteborg ensoleillé et sans neige, suis retournée à Trollhättan où la neige s'obstine à ne pas fondre. J'ai retrouvé mon vélo handicapé qui m'attendait.

Ce matin, en partant à la gare, alors que je trouvais depuis quelques temps que mes freins faiblissaient, je réalisai alors que mes freins arrières ne marchaient tout simplement plus. Routes neigeuses et verglacées, plus de freins, j'étais moyennement confiante sur le chemin. Au retour, j'ai fait une halte à la station service, me suis offerte un jeu de clés Allen et des patins tout neufs. Trop contente, j'allais changer mes freins, toute seule comme une grande. J'ai commencé par démonter les anciens patins. Ils avaient vraiment fait leur temps.

Pour vous montrer, à gauche le vieux, à droite, le neuf.

Je monte les nouveaux, réajuste le tout, et ça marche comme des roulettes. Glacée jusqu'aux os (essayez de garder des gants pour bricoler), les mains noires et un maquillage d'apache, je suis rentrée fière comme Artaban. Peut-être que j'ai pas mon permis, mais au moins, je peux faire mes réparations toute seule sur mon véhicule.

Demain matin, partiel d'anglais technique puis arrivée d'Aurélie et départ en vadrouille jusqu'à mardi. En attendant, bonne fin de semaine à tous !

dimanche 16 mars 2008

Fresh supplies

Ce blog somnole en ce moment, et pour plusieurs raisons. La première est que nous avons tous beaucoup de boulot et peu de temps pour explorer le vaste monde. La seconde est qu'après un certain temps, la Suède n'a plus grand chose de dépaysant. Et enfin la troisième est que j'aimerais conserver un certain degré d'interet, donc je ne vous ferai pas l'offense de vous raconter mes aventures de machine à laver, ou mes virées à Lidl ou encore mes états d'âme. La qualité primant sur la quantité. Merci de continuer à venir malgré le peu d'activité.

Il s'est quand même passé des choses cette semaine. Mardi, Anders notre concierge est venu m'annoncer que ma colloc allait arriver vendredi et qu'il fallait que je remette dans la chambre la lampe de chevet que j'avais emprunté. Maintenant. Non, ça ne peux pas attendre vendredi. Pour résumer l'histoire, Emily ayant emmené ses lampes, elle m'avait laissé sa lampe de chevet que j'utilisais en lampe de bureau. J'avais du supplier Anders de me la laisser quand il a fermé la chambre. Arguant que "la lampe appartient à la chambre, tu la remets un point c'est tout", il a quand même craqué quand j'ai évoqué avec mon accent français, les yeux plein de larmes, ma mauvaise vue, les ténèbres terrifiants de la Suède mais ma complète compréhension des règles qu'il faut appliquer pour vivre dans un monde heureux.

J'ai donc remis la lampe dans la chambre et, d'un coup, il était plus détendu. Et en effet, vendredi soir, on frappe à la porte, c'était elle. Française comme prévu. On papote un petit peu, je lui fais le tour du proprietaire, un topo sur les poubelles et les placards et lui pose 12000 questions. Elle s'extasie sur les feuilletés aux epinards qui restent de mon diner, le gateau au chocolat et m'explique que chez elle, son copain cuisine et qu'elle fait la vaisselle. Je n'étais pas loin de pleurer.

Samedi, nous avons fait un tour de Trollhättan, de l'université puis j'ai rencontré les autres français venus de Limoges. Cécile, parce que c'est son petit nom, est arrivée avec un de ses potes, Patrice, et les deux autres sont arrivés quatre jours plus tôt. Pour la soirée, Patrice est resté avec nous. Sakari avait décidé de nous cuisiner un plat traditionnel, j'ai donc emmené les deux frenchies pour les présenter et les initier à la cuisine finlandaise. Un bizutage en quelque sorte.

Avant d'y aller, je les ai quand même prévenu que la gastronomique finlandaise était difficile d'accès pour les fins palais que nous étions. Pour rester polie. D'un coup, je les ai senti légèrement tendus quand nous avons découvert ce qu'il y avait dans le four.

Ca, mes amis, c'est un lanttukukko. Ozan et moi avions cuisiné d'un commun accord chacun quelque chose en plus pour (version officielle) avoir assez à manger, ou (version officieuse) avoir à manger comestible. Après une longue attente, car cinq heures de cuisson sont nécessaires, Sakari nous déballe la chose.

Premier reflèxe, aller palper le truc. Ca a la consistance du pain. Un coup de couteau plus tard, on découvre l'intérieur. C'est fourré aux rutabagas et à la viande de porc.

Ce n'est pas mauvais, en fin de compte. On ne peut pas vraiment dire que le goût soit inoubliable, vu que les rutabagas ne sont pas un légume très goûtu, mais on a connu pire.

Ce n'était pas fini. En dessert, un cheese cake finlandais nous attendait. C'était, en fait, un cheese cake au Bailey's. Délicieux.

Au final, nous avons passé une excellente soirée. Dimanche, on a fait un tour à Overby, le centre commercial, et fait du réparage de vélo. Caro, ton vélo reprend du service : on a viré la bequille qui avait fini de vivre, re-fixé le garde-boue avant avec de la ficelle, remis et lubrifié la chaîne.

Maintenant, tout le monde est installé, les français ont l'air content d'être là, Ozan et Sakari pestent contre l'envahissement gaulois et moi je suis contente de ne plus être toute seule. Cette semaine, déjeuner de blogueuses, et arrivée d'Aurélie avec qui je vais partir cinq jours en vadrouille.

Je vous laisse avec une chanson de Dominique A, extraite d'une black session : le courage des oiseaux.

Joyeuses Pâques !

lundi 10 mars 2008

Jeunes et fous, on part en Finlande

Pour d'obscures histoires d'assurances, Sakari le faux barbare finlandais avait besoin de retourner en Finlande. Comme on a peur de rien, on a décidé d'y aller avec lui. La subtilité résidant dans le fait que nous avons tous des obligations scolaires, il fallait le faire sur un week-end.

Qu'à cela ne tienne, Viking line connecte Stockholm à Helsinki en seize heures en bateau. Nous sommes donc partis vendredi matin en bus de Trollhättan. Six heures plus tard nous étions à la capitale. On récupère les tickets à la gare, puis on traverse Stockholm jusqu'au bateau. Nous étions bien contents car il faisait beau. Du soleil. Sept degrés. On avait juste une heure pour couvrir quarante cinq minutes de marche alors on a pas trop trainé mais notre ballade avait un goût de vacances.

Arrivé au port, on embarque dans notre bateau géant. Onze étages, des restos, des bars, un supermarché "tax free", d'autres magasins, et des machines à sous. Direction le pont six où nous attend notre cabine. Huit mètres carrés avec quatre lits pliés. Après avoir posé les sacs, il n'y a plus de place pour se mouvoir, nous sortons donc voir le bateau partir. Le départ ayant lieu vers 17h, nous avons eu le droit au coucher de soleil sur Stockholm. Magnifique.

Stockholm

Le temps se rafraichissant, nous sommes rentrés faire le tour du propriétaire puis nous nous sommes installés dans un pub. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce genre de croisières sont très prisées par les suédois et les finlandais qui viennent pour acheter de l'alcool moins cher et se pinter joyeusement toute la nuit sur le bateau, dormir, puis recommencer le lendemain. Du coup, on s'est fondu dans la masse.

Alors qu'on sirotait tranquillement nos bières, un écran s'est déroulé dans le pub, et un karaoké endiablé a commencé. Si on ne va pas au karaoké pour chanter, on peut toujours apprécier les faux clips crées, en général, avec les moyens du bord, avec par dessus le texte qui défile. Amusement garantie. Là encore ça n'a pas manqué. Sauf qu'en plus, ça chantait en finlandais. Et autant le suédois ça ressemble vaguement à quelque chose, autant le finlandais est une langue complètement inédite. Une langue parlée par des trolls dans des forets imaginaires. Une langue secrète remplie de voyelles roucoulée par des pigeons ensorcelés. Je vous laisse donc imaginer les chansons karaokéisées, mal chantées, sur des musiques synthétisées avec une greluche blonde qui danse en dessous des paroles qui défilent. Une image.

Le tout bien arrosé, nous avons beaucoup ri. Le pire, c'est que les finlandais chantaient très sérieusement. On a passé une très bonne soirée. Je déconseille cependant l'alcool en bateau, parce qu'au moment de se lever et de marcher, ça tangue sévère. Et même si l'alcool n'est pas complètement responsable, ça n'aide quand même pas.

Le lendemain, après un buffet de petit dej absolument gigantesque, nous étions à Helsinki. Les sept degrés et le soleil n'étaient plus qu'un souvenir. Un degré et de la neige. Bienvenue en Finlande. Après avoir rejoint des amis de Sakari, nous sommes partis nous promener dans la ville. Nous avons visité une église orthodoxe et une église protestante. Pas l'église souterraine, malheureusement. Ça sera pour une prochaine fois. Helsinki, à peu de chose près, c'est ça :





Puis nous sommes allés au musée d'art contemporain, le Kiasma. En préparant le voyage, j'avais repéré que s'y déroulait une expo de Nan Goldin. Photographe américaine, après le suicide de sa sœur, elle part vivre sa vie et découvre le monde de la nuit, la communauté gay, la drogue, la dépravation. Elle photographie le tout sans artifices et certaines images sont insupportablement réaliste. Des seringues plantées dans des veines, des malades du sida cadavériques, et même des autoportraits après s'être fait tabasser par son jules. A la fin, il y avait un film plus ou moins biographiques où la photographe elle-même se raconte. Là encore, sans artifices. Malheureusement, pour cette expo, il était interdit de prendre des photos. Donc pas d'images. D'autres du reste du musée, en vrac.


kiasma#2

kiasma#1

Après ça, nous sommes encore allés nous promener dans la neige qui tombait de plus en plus froide, poussés par le vent qui soufflait de plus en plus fort. Et, complètement épuisés et frigorifiés, nous sommes remontés à bord. Au final, la journée est passée vite et à cause de la météo chaotique, nous n'avons pas pleinement profité de la ville. Je retournerai plus longtemps à Helsinki un jour, pour avoir le temps d'en faire le tour dans de meilleures conditions.

Dimanche matin, nous étions de retour à Stockholm. Là aussi, foin du beau temps, nous avons été accueilli par la pluie et le vent. Nous avons profité des quelques heures que nous avions pour faire une grande promenade dans Stockholm. En fin de journée, le mauvais temps aidant, les deux jours de marche intensive, les centaines de kilomètres de bus et bateau, nous sommes arrivés à Trollhättan complètement fourbus mais ravis. Le plus dur pour moi a été les deux jours sans internet. Addict que je suis.

Maintenant, il me reste une semaine avant mes derniers exams, un rassemblement de bloggueuse françaises à Göteborg, puis Aurélie débarque en Suède avec sa moitié et je m'incruste dans leur voiture pour un road trip de cinq jours.

Ha det bra !!