Comme vous pouvez le constater, il y a peu d'activité par ici. Ce, pour plusieurs raisons. La première, liée au fait qu'au lieu d'aller manger n'importe quoi, n'importe où, il s'avère que je pratique une activité professionnelle à plein temps. La deuxième, étant qu'au lieu de rester tranquillement à la maison à dessiner en pensant à mes lecteurs, je travaille ma vie sociale et culturelle. Mais comme je suis sympa, je vais vous raconter le dernier événement en date : l'écoute en avant première du nouvelle album de Benabar, "infréquentable", qui sort la semaine prochaine.
Étant une super VIP qui participe à tout les concours pour pouvoir aller se montrer en société à l'œil, j'avais répondu à un mail pour gagner une invitation à ce truc, et, ô joie, ma rapidité avait payé. L'idée, c'était d'écouter l'album en avant première, en présence de Benabar lui-même. La grande vie quoi. L'idée d'écouter un album dans une salle de concert (
la laiterie) me paraissait un rien curieuse, mais j'ai tenté l'aventure.
Je me suis depechée, en sortant du travail, pour être à 18h tapante devant la laiterie. Objectif atteint, sauf que nous avons commencé à rentrer à 19h, ce qui n'est pas pour encourager mes efforts de ponctualité. Ensuite, arrivée dans le hall, quelques tables et chaises se trouvaient là et étaient toutes occupées par les premiers rentrés. Sans me démonter, je suis aller poser mes petites fesses par terre, contre un mur. Pas de Benabar. Le temps passe, les gens rentrent, puis sont tous là, et rien n'arrive.
Une pointe d'agacement commençait à monter doucement quand un monsieur avec un micro arriva et nous annonça que nous allions écouter l'album (youpi) puis manger un bout (génial) et après voir Benabar, voire même interagir avec lui, petits veinards que nous étions. Il lance l'album, nous introduit chaque chanson et disparait pendant.
Imaginez vous deux secondes dans un grand hall rempli de gens inconnus à écouter de la musique par de gros haut-parleurs qui crachent. Je ne sais pas vous, mais moi je me suis vite ennuyée. J'ai sorti mon carnet de croquis et j'ai dessiné en écoutant. Parce que franchement, y a pas suffisamment matière à occupation juste avec la musique. Pour vous faire une critique rapide, je pourrais vous dire que c'est du Benabar : même humour, même style que depuis le début. Sauf qu'au début, c'était bien, mais après quatre albums, c'est du réchauffé. Ça parle rupture, et depression, plus avec du piano mais de la guitare. LE tournant, quoi. Pas de chansons coup de cœur qu'on aime au premier coup d'oreilles comme dans les deux premiers albums, pas d'émotions, pas d'étonnement. Bref, sur un malentendu, ça peut marcher. Mais pas avec moi.
Ensuite, le buffet, rien à redire. Bonne sociabilisation, bon manger et bon boire. Mention spéciale pour le crémant servie dans une flute en plastique avec une diode rouge au fond.
En plein dessert, au milieu d'une conversation intéressante, v'la t'y pas que l'Benabar, il montre le bout de son nez.
Ca s'agite, ça se bouscule, ça sort les appareils photos et ça mitraille pendant qu'il explique que la grande nouveauté de son album, c'est la guitare à la place du piano. Moi, je finis mon dessert tranquillement, une verrine au chocolat absolument délicieuse soit dit en passant, et approche doucement. Après une série de questions de l'animateur, le public a le droit de poser des questions. Au bout de dix minutes, je vais chercher du rab de dessert, parce qu'à choisir, je préfère le chocolat. Puis, quelques minutes après, séance dédicace. Gros attroupement dont je m'éloigne. Ce faisant, je perds mes compagnons, en retrouve d'autres, et nous allons boire un verre en attendant que ça se calme.
Parce que Benabar, il a des fans, alors il dédicace. A savoir, qu'il signe un papier et fait un photo avec toi. Mais c'est tout. Si tu as le malheur d'insister, il gonfle ses joues, soupire, et là sa nounou débarque. Condescendante et aussi agréable qu'une épilation à la pince à épiler, elle te dégage en te faisant un brin de morale au passage avec un air de super nanny incitant à la violence physique.
Tout ça pour dire que malgré tout, j'ai passé une bonne soirée. Il n'empêche que cette écoute n'était rien de moins qu'une opération commerciale et non une réelle envie de la part de Benabar de rencontrer son public. Reste que moi, je ne vais pas lui acheter, son nouvel album, ni aller le revoir en concert. Je vais juste attendre que sa tête et ses chevilles re-dégonflent un bon coup et aller écouter de la vraie musique au concert d'Anne Sylvestre vendredi qui vient.
En attendant, portez-vous bien et à bientôt !