Les aventures de louline la croute

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vendredi 30 novembre 2007

le ridicule ne tue pas, heureusement

Tout à l'heure, je faisais un semblant de menage dans la maison car il semblerait que demain une nouvelle colloc débarque. Elle est passée se présenter mardi et je l'ai accueillie, comme de juste, en pyjama. Elle s'apelle Emily et est suédoise. Toujours est-il que voulant quand même lui montrer que je suis civilisée parfois, j'ai descendu les six sacs poubelles qui attendaient sur le balcon, fait un peu de rangement, et dans la lancée suis partie faire des courses.

Seulement voilà, au moment de partir, impossible de décadenasser mon vélo. J'ai depuis longtemps abandonné le cadenas qui se bouche dans le sable (souvenir, souvenir) parce que quand il gèle, plus moyen de l'ouvrir. J'utilise donc le cadenas interne de mon joli vélo. C'est une barre qui se met au travers de la roue arrière et qui s'ouvre et se ferme grace à une serrure sur le cadre. Tout ça pour dire que plus moyen d'ouvrir ce fichu truc. Après rapide investigation, je constate que la serrure a été forcée (j'habite un quartien dangereux, ne l'oublions pas). J'essayais desespérement de décoincer le mécanisme quand Ozan passa par là. Je lui resumai la situation en deux minutes, il essaya lui aussi, sans succès.

Nous partîmes alors, portant le vélo, à la station service, où un gars nous dit d'aller dans la zone industrielle. Là-bas, lui semblait-il, nous trouverions quelqu'un qui pourrait couper la barre bloquée. La mort dans l'âme à l'idée de faire emputer mon fidèle destrier, nous avons marché (sous la pluie, sinon ce n'est pas drôle) jusqu'à la zone industrielle. Nous vîmes trois jeunes en bleu de travail en train de fumer dehors. Nous y allâmes donc et de mon plus bel accent français, j'expliquai le problèmes. Les jeunes étaient en fait des apprentiEs en mécanique (ou quelque chose comme ça). L'une d'elles m'a pris les clés, et clic clac, le cadenas était ouvert.

Vous savez ce que c'est, que de se sentir ridicule? Je vous passe le détail des trois gamines qui éclatent de rire, de nous, décomposés, bredouillant un "tack so mycket" et partant, avec la sensation d'être les deux plus grands imbéciles que le monde ait porté.

Cela étant dit, je suis quand même contente qu'on ait pas eu besoin de faire de mal à mon vélo. Désormais, j'irais le ranger dans le garage à vélo, à l'interieur. C'est plus galère, mais plus sur. Je profite aussi de ce post pour vous dire que je rentre en France pour les vacances, et que si d'aventures vous aviez envie de boire un vin chaud au marché de Noël, faites moi un petit signe. Pour les non-alsaciens, il n'est pas exclu que je passe quelque jours dans la capitale.

En attendant, préparez bien les fêtes !

mercredi 28 novembre 2007

Astrid Lindgren

Mercredi il y a trois semaines, notre prof de suédois a pris un air grave et nous a demandé si nous savions qui était Astrid Lindgren. Consternation générale, nous ne savions pas qui était Astrid Lindgen. Ozan et moi (parce que, oui, nous sommes les seuls survivants du cours de suédois) avons alors regardé, interloqués, la prof dessiner au tableau quelque chose qui ressemblait à une petite fille avec des nattes.

C'est alors que j'ai brillé par ma culture générale avancée en m'écriant "yeahhhh, Pippi Långstrump". N'allez pas croire que sous le coup de l'emotion, j'ai jugé utile de faire état, publiquement, du contenu de ma vessie. Pippi Långstrump est celle qu'en France nous appelons Fifi Brindacier. Et par extension, vous avez donc compris qu'Astrid Lindgren est l'auteur de ce roman pour enfants, écrit en 1945.

Il s'avère que cette charmante dame a écrit beaucoup de romans pour les enfants, dont certains titres comme Pippi Långstrump ont été traduits dans 85 langues et publiés dans plus de 100 pays différents. Ce fameux mercredi où nous avons parlé d'elle, aurait été le jour de ses 100 ans si elle avait été toujours vivante. A cette occasion, notre prof nous a proposé d'allumer une bougie en sa mémoire.

Parce que figurez-vous, chers lecteurs, qu'ici en Suède, Astrid Lindgren est une fierté nationale, au même titre qu'ABBA (même s'il n'y a vraiment pas de quoi être fier). A tel point que la semaine suivante, notre gentille prof nous a rammené de la bibliothèque Fifi Brindacier (en français, pour moi) et Pippi Uzunçorap (en turque, pour Ozan), histoire de compléter notre culture générale. D'ailleurs elle n'avait pas emmené que ça, après deux heures de cours plus ou moins approximatives, elle est partie chercher une télé et nous a annoncé qu'on allait regarder un film. Et ce film, les amis, c'était Lotta flyttar hemifrån(Lotta quitte la maison), toujours tiré d'une histoire écrite par Astrid Lindgren.

Nous n'avons pas été décus du voyage. Globalement, c'était l'histoire d'une famille suédoise tout à fait classique. Un matin, après le départ des deux ainés et du papa, la maman va reveiller la petite dernière, Lotta, 6 ans. Celle-ci, n'ayant pas encore posé un pied par terre, est mal lunée et refuse de mettre le pull que sa maman lui a préparé. Sa peau délicate ne supportant pas la laine qui gratte, elle exprime sa contrariété en faisant une colère. Pas déstabilisée et totalement zen, la maman s'en va siroter un café en lisant le journal après lui avoir dit, que si elle veut son chocolat chaud, il fallait mettre le pull. Deuxième couche de colère, Lotta veut son cacao, sans pull, plus vite que ça. Toujours relax, la maman ne dit rien. Elle se prépare à aller faire les courses, en disant que, pas de pull, pas de courses, tu restes à la maison, moi je m'en vais. Pas un mot plus haut que l'autre, elle regarde la gamine taper du pied en hurlant et s'en va, son petit panier au bras.

Toute seule à la maison, Lotta attrape une paire de ciseaux et déchiquette le maudit pull qui gratte, puis laisse un mot disant qu'elle quitte cette maison de bourreaux fascistes, et s'en va. Elle atterit chez la voisine, gentille petite mamie, et lui explique qu'elle prend son independance et qu'elle cherche un endroit à louer pour y vivre. La voisine l'installe dans son grenier et lui apporte à manger. Le temps passe, le frère et la soeur viennent rendre visite à leur petite soeur indépendante. Puis arrive la maman, qui, super flex, apporte une plante verte, tradition suédoise pour inaugurer une nouvelle maison. Elle informe Lotta qu'elle est toujours la bienvenue à la maison. Enfin, le papa vient rendre visite à sa fille en lui disant qu'il est malheureux qu'elle soit partie, et qu'il va rentrer pleurer. Il précise cependant que ce soir c'est köttbullar et macaronis à la maison, si elle veut venir. Mais non. Et puis bien sur, dans la nuit, le grenier grince et d'un coup Lotta se dit qu'à la maison c'est quand même plus cozy. Au même moment, son papa arrive et la ramène à la maison.

Ensuite, c'est le passage du film qui m'a le plus enervée. Elle revient à la maison dans les bras de son papa qui la refourgue à la maman, et là, l'odieuse gamine dit à sa mère qu'elle a tailladé son pull, qu'elle est partie, qu'elle voudrait bien s'excuser mais que, non, elle ne s'excusera pas, elle n'est pas désolée. Ce à quoi, la maman répond "ok, si je m'excuse, tu t'excuses?". Marché conclu. Fin du film.

Alors ok, je suis peut-être un monstre ou un bourreau d'enfants, mais après cinq minutes de film, j'avais envie de rentrer dans l'ecran pour expliquer la vie à la morveuse et lui faire manger son pull. Et quand à la fin, c'est la maman qui s'excuse (de quoi, on peut savoir?) j'ai définitivement conclu que je ne comprenais rien à l'éducation suédoise. La prof nous a dit que c'était une maman typiquement suèdoise qui était representée là. N'empêche que je ne sais pas à quoi elles tournent ici les mamans, mais d'experience, je peux vous dire qu'une colère pareille en France aurait été réglée de façon plus energique.

Bref, tout ça pour dire qu'Astrid Lindgren depeind en grande majorité des enfants à fort caractère à qui il arrive tout plein d'aventures. D'ailleurs je m'en vais me plonger dans "Zozo la tornade", que m'a aussi gentiment preté ma prof, histoire de m'imprégner complètement, et d'être prête si un jour je dois gérer un enfant suédois sans utiliser la violence.

A bientôt !

dimanche 25 novembre 2007

Où l'on se dit "au revoir" autour d'un bon diner

Parce que les bonnes choses ont toutes une fin, samedi Caroline et Pascal sont repartis pour la France. Pas question de les laisser filer comme ça, pour la peine, vendredi soir nous avons fait une "good-bye" party. Le principe était simple, chacun devait emmener un plat, de son pays de préférence. Nous étions quinze.

Tout le monde est arrivé avec son manger et ses couverts. L'apero fini, nous avons dressé la table, et, il faut le dire, ça en jetait un max.

Petit tour d'horizon des trois nationalités les plus présentes: France, Chine, Iran. La France a été brillament représentée par Caro qui nous a préparé le confit de canard apporté par ses parents avec des tagliatelles (au centre de la table). Jérémy nous a préparé des tartines pour l'apéro et Pascal un moelleux au chocolat. J'ai été la seule à me désolidariser en préparant des Kimbap. Pour me faire pardonner un peu quand même, j'ai apporté des gendarmes (pour l'apéro) et des pains d'épices au chocolat. Des images, dans l'ordre, les tartines, les kimbap, les gendarmes.

apero
kimbap (Corée)
gendarmes

Nos amis chinois nous ont, encore une fois, gâté. Le premier plat était composé de viande hachée avec des aubergines et de l'ail. Le deuxième était au poulet, avec des champignons noirs et des courgettes. Le dernier était une sorte d'omelette à la tomate. Une petite photo de chaque.

Plat chinois 2
Plat chinois 1
Plat chinois 3

En plus d'être excellent, ces plats sont toujours tellement esthetiques. Un vrai plaisir à prendre en photo.

Enfin pour finir ce petit apercu, Ali nous a préparé une gateau de riz au safran, au poulet.

Gateau de riz (Iran)

Sinon en vrac, nous avons eu un Apfelstrudel de nos amis allemands, des légumes très épicés de Chandra qui est indien, et des feuilles de vignes farcies de Ozan (comme pour le tzatziki, c'est un plat typiquement greque pour les grecs, typiquement turque pour les turcs). Le seul à ne pas être étudiant est Sakari donc n'ayant pas eu le temps de préparer à manger, il nous a apporté un alcool fort finlandais : le Minttu.

Je vais être honnête avec vous, ce breuvage est particulièrement dégueulasse. Pour vous faire une idée, imaginez-vous quelque chose composé à 50% de sucre et à 50% de dentifrice. C'est epais et sirupeux, et après on a l'impression d'avoir maché un tube de dentifrice. Donc, pour les amateurs d'alcool de menthe ou ceux qui aiment boire intensement sucré, c'est pour vous. Pour les autres, je ne conseille pas.

Inutile de vous préciser que la soirée fut un grand succès. Après une courte nuit, nous sommes partis samedi matin mettre Caro et Pascal dans l'avion, pour être sur qu'ils soient bien partis. Puis nous sommes allés trainer dans le centre commercial de Göteborg qui était incroyablement bondé.

Me voilà donc de nouveau toute seule à la maison. Il va falloir que je réapprenne les bases de la vaisselle et que je prenne toute seule l'initiative de faire le ménage régulièrement. Pour noyer notre chagrin, cet après-midi, Sakari (qui lui aussi se retrouve tout seul), Ozan et moi sommes allés faire les courses tous ensemble à Overby. N'empêche que ça va me faire drôle de regarder "Desperate Housewives" toute seule, cuisiner juste pour moi, et n'avoir plus personne qui se moque de mes cheveux au quotidien. Caro tu me manques déjà (y a plus un couvert de propre à la maison).

Bonne semaine à tous !

mercredi 21 novembre 2007

Soirée chinoise

Comme annoncé précédemment, mardi soir, nous avons eu le bonheur de manger chinois. Mais attention, pas du chinois aseptisé de restaurant, de la vraie nourriture cuisinée par de vrais chinois.

En arrivant dans l'appartement de Anyio et Rui, mon premier reflexe a été de foncer dans la cuisine. Attention, n'allez pas croire que c'était pour fourrer mon nez dans les casseroles, mais juste pour déposer les deux kilos de vaisselles que j'avais trimballé depuis la maison. Toujours est-il, que quelle ne fut pas ma surprise, quand je suis tombée nez-à-nez avec ça.


Ô joie. Sur une echelle du bonheur de 1 à 10, j'étais environ à 20. J'ai donc posé mes quatre assiettes et mes douze couverts pour sauter sur mon appareil photo. Ces raviolis étaient entièrement fait maison et contenaient du boeuf et des carottes. On les a mangé en entrée, et il y a eu du supplément, notamment grâce à Chandra, notre ami indien, qui a la bonne idée d'être végétarien. C'était vraiment délicieux et j'ai pensé avec nostalgie aux mandu coréen et à notre projet de futur restaurant dédicacé à ce merveilleux plat.

Ensuite, nous sommes passés au plat principal. Enfin aux multiples plats qui ont composés le plat principal. Tout d'abord, du celeri branche. Rien de très différent, si ce n'est que celui-ci a été préparé avec du lys. Si j'ai bien tout compris, ce sont les bourgeons qui sont utilisés et coupés en petit morceaux dans le celeri. Et c'est très bon.

En deuxième accompagnement, nous avons eu le droit au traditionnel riz cantonnais. Là encore, un grand classique qui tient toujours ses promesses.


Enfin, le meilleur pour la fin, la viande. C'était du porc préparé avec des champignons noirs que nos amis avaient rammené dans leurs valises. Mhhhh, que c'est bon. Vraiment rien à redire, c'était parfait.


Ahhhh chers amis lecteurs, après des repas comme ça, je troquerais volontiers mon diplome d'informaticienne contre une toque de chef. Les festivités continuent cette semaine puisque ma colloc me quitte samedi. Avant de transformer sa chambre en salle de cinéma, nous organisons un grand repas d'adieu vendredi soir, soirée VIP où chaque invité apportera une spécialité de son pays. Dans un grand élan de non-patriotisme, je pensais préparer des kimbap. Heureusement, l'honneur est sauf car j'ai reçu aujourd'hui un colis de ma Maman, avec dedans de quoi représenter fièrement l'Alsace.


La boite magique contenait en vrac: des olives, des pains d'épices au chocolat et sans chocolat, des babybels, des sucettes de noel au chocolat, des calendrier de l'avent pour caro et moi, du chocolat, des mini épis de maïs, huit gendarmes, une boite de bretzel (qui a explosé dans le colis, je vous laisse imaginer le bazar), mon courrier, et des magasines. Je vous raconte pas le bonheur, quand j'ai récuperé tout ça en sortant de cours à 20h. Mon estomac criait famine, aussi pour ne pas risquer une crise d'hypoglycémie pendant que le diner cuisait, nous avons fait un sort à un gendarme, aux bretzels qui ne rentraient pas dans leur nouvelle boîte avec une petite sucette au chocolat pour pousser le tout. J'ai quand même attendu le dessert pour attaquer les pains d'épices. En tout cas, Maman, merci beaucoup beaucoup pour tout ça !

A bientôt !

dimanche 18 novembre 2007

La cuisine iranienne, le retour de la vengeance

Il n'y a pas à dire, nos amis iraniens sont vraiment très sympa. Devant l'enthousiasme général lors du précédent repas iranien, Ali a décidé de nous en mettre plein la vue, et samedi, nous avons remis le couvert pour une nouvelle session de cuisine persane.

En entrée, nous avons eu du masto khiar. C'est la version iranienne du tzatziki grecque ou du cacik turque : du yahourt avec du concombre. On aura beau dire, avec les classiques, on est jamais déçu.

Le plat pricipal que nous avons mangé est, parait-il, ce qu'on pourrait qualifier de plat national en Iran. Il répond au doux nom de ghorme sabzi.



A base de haricots rouges et de viande de boeuf, nous étions très curieux de savoir quels étaient les légumes verts que composent se plat. On nous a dit alors que c'était un mélange spécial très compliqué à faire composé d'herbes et de légumes inconnus dont le secret se transmet les nuits de pleine lune dans des milieux spécialisés. Nous avons passé une partie de la soirée à essayer de deviner, au goût, les ingrédients secrets de ce mélange mystique. Nous avons deviné la présence d'épinard, et de persil. Malgré les avertissements sur le fait qu'on ne trouve rien là-dessus sur internet, j'ai quand même cherché et wikipedia a finalement étanché ma soif d'informations. Il y avait bien, entre autres, des épinards, du persil, des poireaux, et de la coriandre dans ce mysterieux plat. Toujours est-il, que ce fut très bon.

Pour accompagner tout ça, nous avons mangé du tahdig. Ou gateau de riz au safran.


Le tout se mariant parfaitement bien ensemble, nous avons fait largement honneur au repas. Comme la dernière fois, je me suis fait la reflexion sur le fait que les goûts et les saveurs de la cuisine persane sont totalement différents de ce que je connais. C'est d'autant plus agréable de découvrir tous ces nouveaux plats.

En dessert, Pascal nous avait fait un excellent crumble, et Aniyo une crème au chocolat non-moins délicieuse.

N'allez pas croire que durant ces soirées nous ne faisons que manger. Nous avons eu une discussion interessante sur comment dire "je t'aime" dans nos langues maternelles respectives. Et ça donne ça.

Dans l'ordre, en turque, finnois, persan, chinois, coréen (ok, je ne suis pas native de là-bas, mais on en sait jamais assez) et enfin français. Je vous fait grâce des prononciations.

Restez en ligne car mardi, c'est au tour de nos amis chinois de nous faire à manger. Rien que d'y penser, j'ai déjà faim. En attendant, bonne semaine à tous !

mercredi 14 novembre 2007

Le vélo sous la neige...


... ça ne s'oublie pas !

Eh oui, ça y est, la neige est arrivée chez nous. Hier matin au lever, surprise, tout était blanc. Ce matin, re-surprise, tout était encore plus blanc. Attention, pas trois flocons qui disparaissent en début d'après-midi, ici il neige sans discontinuer. Donc ce matin, je suis partie à vélo, tout schuss dans vingt centimètres de poudreuse, à travers la tempête. Je ne vous cache pas que ça n'a pas amélioré ma ponctualité.

Etant à l'école toute la journée, ce soir en sortant de cours, Ozan et moi sommes allés faire des roulé-boulés dans la neige fraîche. Nous étions bien content puisqu'il ne neigeait plus. Seulement toute la ville s'était transformée en une vaste patinoire, car, evidemment, dès la tombée de la nuit (16h), les temperatures sont devenues méchamment négatives. La pratique du vélo devient alors nettement plus sportive. Mon VTT réagit plutôt bien, même si j'ai quand même déjà mangé un peu de neige. Il m'en faut plus que ça pour me décourager.

Je vous laisse avec une chanson de circonstances : neige de Dionysos. Au passage, je vous conseille chaudement "la mécanique du coeur" qui est sorti la semaine dernière. Mathias Malzieu s'est entouré des meilleurs (Emily Loizeau, Olivia Ruiz, Arthur H, Bashung, pour ne citer qu'eux) pour nous offrir un album proche de la perfection.

A bientôt !

lundi 12 novembre 2007

La cuisine iranienne

Ce n'est pas parce qu'on est en Suède qu'on ne va manger que des patates et du saumon. L'avantage des échanges Erasmus, c'est le brassage culturel. Aussi, nos amis iraniens nous ont initiés à leurs spécialités culinaires. Anyio et sa copine nous ont préparé un grand repas mercredi dernier.

Au programme, trois plats. Tout d'abord, ghelgheli. Suède oblige, c'est une variante des köttbullar, à savoir de délicieuses petites boulettes de viande à base de boeuf. Faites maison avec diverses épices, elles étaient accompagnées de Lobiapolo. Ca, c'est du riz préparé avec des haricots verts et moultes autres ingrédients. J'ai beau avoir mangé avec beaucoup d'attention, je n'ai pas réussi à analyser précisement tout ce qu'il y avait dedans. Pour me rattraper, j'ai demandé à notre ami Google, qui m'a trouvé une recette que je me garde sous le coude. Parce que c'était vraiment très bon. Une petite photo.

Je ne vous cache pas que je ne me suis pas étendue sur la prise de photo pour plusieurs raison. La première était que la lumière était vraiment insuffisante pour donner un résultat satisfaisant. La deuxième (et pas la moindre) est que nous avons diné tard et que mon frugal déjeuner commencait à être loin. J'ai donc préféré faire honneur au repas.

Après, ô joie, est arrivé sur la table le plat de kashke bademjoon. Vous l'ignoriez, mais "bademjoon" veut dire aubergine. Kashk, d'après les explications que j'ai reçu, désigne une serie d'aliments à base de lait, relativement acide. Il s'agissait donc d'aubergines préparés avec cette crème acide et des oignons. Le goût était vraiment différent de tout ce que j'avais déjà goûté auparavant.

Enfin presque. Lorsque nous avions fait la soirée crèpes, Ali, était venu avec du grignotage apéritif qu'il avait ramené d'Iran. Au milieu des pistaches, il y avait ça.

Non, ce n'est pas de la craie, même si ça y ressemble. Ayant déjà goûté de la craie, texture interessante mais goût assez fade, je n'ai pas hésité à tester cette chose curieuse. Pour la texture, c'est assez similaire, mais au niveau du goût, rien à voir. Déjà c'est très salé, ensuite, que vous le croyez ou pas, ca ressemble à du yahourt acide. Au début, c'est un peu agressif, mais après c'est assez plaisant. Au final, ça se laisse manger. Ali qui est un gentleman, m'a par la suite offert toute une boite de ces kashk. Et oui, c'est la même chose qu'au dessus dans les aubergines, juste en déshydraté.

La soirée iranienne était organisée en l'honneur de l'anniversaire de Sakari et Aily, et comme de juste nous avons voulu célébrer l'evenement en chantant la traditionnelle chanson pour l'occasion. Et là, stupeur, parmi toutes les nationalités présentes, les iraniens sont les seuls à chanter une chanson sur un air différent du notre. Sinon, Finlande, Chine, Turquie, France, même combat.

Gardez un oeil sur mon blog, car j'ai ouïe dire qu'un repas chinois va s'organiser très bientôt. En attendant, que la force soit avec vous !

vendredi 9 novembre 2007

Ma semaine à l'ISSRE

Cette semaine, tous nos cours ont été annulés pour cause de congrès. Organisé par notre prof et son mari, qui enseigne aussi à l'université, l'ISSRE est un congrès international à propos de fiabilité dans le génie logiciel. Des chercheurs du monde entier se sont retrouvés à Trollhätan cette semaine pour des conférences et des ateliers.

Dans le cadre de notre master, nous avons eu le droit d'y assister gratuitement, ce qui est plutôt sympa aux vues des prix de l'entrée. Linn, notre prof avait besoin de volontaires pour l'organisation. Je me suis donc proposée et ai passé la semaine à l'accueil. En gros, notre boulot était d'accueillir les gens, verifier leur inscription, leur donner un petit sac avec le programme, des cadeaux et un bouquin. Nous avons aussi répondu aux diverses questions logistiques de nos visiteurs. Entre temps, nous pouvions nous relayer pour assister aux conferences.

J'ai assisté à des exposés très interessants, notemment de James Whittaker, qui s'occupe de la sécurité chez Microsoft. Il nous a fait une présentation très honnête (et drôle) sur la question des bugs dans les logiciels. Il y a eu aussi un professeur coréen de l'université de Séoul qui a parlé de gestion de memoire flash (Pierre, j'ai pensé à toi). Il m'a expliqué après qu'il travaille avec KAIST (l'université où j'étais) sur ce sujet.

En plus des conférences, il y a eu deux soirées d'organisées. La première, nous n'avons pas pu y aller, mais pour la deuxième, nous les volontaires, avons été invités. Il s'agissait d'un grand diner organisé à l'école. Les petits plats ont été mis dans les grands et il y avait un petit orchestre pour l'occasion. On a très bien mangé et la soirée s'est terminée avec de la musique suédoise (Abba forever). J'ai rencontré pas mal de gens sympas, notemment une française très cool qui m'a donné son dessert.

D'ailleurs, comme nous faisions parti du staff, nous avons mangé à l'oeil tous les midis, ce qui m'a permis de découvrir un peu la cuisine suédoise. J'ai pu constater que les suédois mangent des pommes de terre à tous les repas. Absolument tous. Si d'aventures vous vous mettiez à raler la dessus, vous vous entendrez dire que la patate est le légume (ah bon?) principal consommé ici. Une autre constatation assez dramatique, est qu'ils mangent peu le midi. Juste un plat, sans dessert. Vous m'excuserez mais avec un bout de saumon et trois patates, moi je ne tiens pas jusqu'au dîner. C'est surement lié au fait qu'ils se nourrissent très correctement au petit déjeuner.

Pour compenser nous avions un break le matin et un l'après-midi où étaient proposées des patisseries (une différente chaque jour) et du café/thé. Petite anecdote à ce sujet, jeudi pour changer, au lieu de proposer des gateaux et du café, le goûter était composé de jus d'orange et de fruits frais. Les gens ont défilé à l'accueil pour nous demander où était le café. Servir des fruits frais et du jus d'orange à un congrès d'informaticiens, vous n'y pensez pas. Il faut du gras, du sucré et de la caféine. Tout le monde était perturbé. Même moi d'ailleurs, j'attendais quelque chose pour combler le manque de calories du à l'absence de dessert et fromage au déjeuner, et j'ai été moyennement satisfaite avec une mini poire et une mini pomme.

Maintenant, tout est fini. J'ai été vraiment contente de participer à l'ISSRE que ce soit en tant que volontaire ou participante. J'ai passé de bons moments à geeker à l'accueil avec mes vickings en écoutant Abba, répondre aux 12000 questions du genre "où est-ce que je peux trouver de l'eau moins froide", parler en coréen avec des coréens, français avec des français, rencontrer des gens de chez Google, Microsoft, ameliorer mon suédois, manger du saumon, et écouter des présentations très interessantes.

Pour répondre au commentaire du Papa De la Colloc, j'ai échappé à la veste mauve qu'on devait me prêter et qui était, ô joie, trop grande. Je me suis contentée de mettre une chemise et un pull en V, parce que mine de rien, les temperatures deviennent négatives par ici. J'ai aussi reporté le coiffeur, donc, non vous n'aurez pas de photos pour l'instant.

Ce week-end, boulot et un post sur le repas iranien de mercredi. En attendant, couvrez-vous bien les amis !

dimanche 4 novembre 2007

Quand la France attaque la Suède

Cette semaine, en France, c'était les vacances de la Toussaint. Pour l'occasion, une horde sauvage de français a pris d'assault Trollhättan.

Dimanche dernier, Jonathan, un ami de Caro a débarqué, lundi, la famille De La Colloc nous a rejoint, puis enfin ma soeur et son mari, jeudi. Notre ami Pascal a également recu une galante visite française. Evidemment, cela a entrainé de nombreuses festivités. Mercredi, nous sommes tous allés manger à Grestorp (25 km de chez nous) dans la charmante petite maison louée par la famille Pabiot. Agée de deux cent ans, cette modeste demeure avait une décoration typiquement suédoise et une hauteur de plafond qui ne devait pas exceder les deux mètres. Nous avons quand même réussi a tenir à onze dans le salon pour déguster des crêpes jambon-béchamel-fromage qui avaient un petit gout de France.

Vendredi, c'est nous qui avons reçu pour dîner. J'aimerais souligner la difficulté de proposer un repas décent pour neuf quand on a de la vaisselle pour quatre. Après avoir mendié du materiel auprès d'âmes charitables, tout le monde a mis la main à la pâte : la famille De La Colloc, humble malgré sa particule, a aidé à l'épluchage des legumes et à la vaisselle, pendant que les parisiens préparaient la mousse au chocolat pour le dîner du lendemain.

Car samedi, un repas turque nous a été proposé par notre ami Ozan et nous avons emmené le dessert. Avant ça, nous sommes allés passer la journée à Göteborg. Tout s'est bien passé malgré quelques petits désagrements au départ. Dans la gare de Trollhättan, il y a un automate pour les billets et un guichet qui ouvre trois heure par jours sauf le samedi, sauf le dimanche, sauf quand il pleut (et j'exagère à peine). Donc au moment de partir samedi matin, il y avait une très longue file d'attente pour la machine, et quand notre tour est arrivé, la bougresse est tombée en panne. Je vous passe le détail des quarante personnes derrière nous qui ont eu une soudaine envie de massacrer les maudits français casseur de machine. Finalement, le train nous a mis trois quart d'heure de retard dans les gencives, le temps qu'il a fallu à un technicien pour venir regler le problème et nous avons quand même pu prendre nos billets.

A Göteborg, nous voulions visiter un marché couvert qui était fermé pour cause de Toussaint. Ici, c'est le 3 novembre, et non pas le premier comme chez nous. Qu'à cela ne tienne, nous avons quand même profité du beau temps et des magnifiques couleurs de l'automne.

feuille
automne
Goteborg_stad
Goteborg2

Le soir, Ozan nous a tous epoustouflé par ses talents cachés de cuisinier. Il avait préparé pour nous trois plats différents. Tout d'abord, du cacik.

Plus connu chez nous sous le nom de Tzatziki, c'est du yahourt à base concombres, d'herbes et d'ail. Delicieux, accompagné de mercimekli köfte.

mercimekli kofte

Malgré une apparence peu ragoutante au premier abord, il s'agit de boulettes de sorte de lentilles avec toutes sortes de choses dedans. C'était vraiment excellent. Le tout était accompagné par du börek qui est une sorte de feuilleté absolument ultime.

C'est un feuilleté à base de viande hachée, oignons et herbes entre des feuilles de brick. Je pense que je vais aller faire de l'espionnage du côté des fourneaux d'Ozan parce le tout était absolument exquis et que j'aimerais bien être capable d'importer ça en France. D'ailleurs mercredi, nous remettons le couvert pour un repas iranien. J'emmènerai mon appareil photo et mon bloc-note.

Maintenant tout le monde a regagné ses pénates et il nous reste tous les cadeaux que nous avons reçus de France : trois saucissons secs, des bonbons, du chocolat, des macarons, et autre farine de pain azyme. Mais aussi de la lecture, des chaussettes, et surtout une magnifique bouilloire de la part de Virginie et Erwan.

Merci beaucoup à tous nos visiteurs (et pas seulement pour la nourriture), ça m'a fait très plaisir de rencontrer enfin la famille Pabiot, revoir mon (très) beau-frère, ma petite grande soeur, avec son petit bidon et d'avoir des nouvelles fraîches de la maison. Maman, Mimi, merci pour les cadeaux.

Bonne semaine à tous !