Comme vous le savez, la Suède est un pays froid. Aussi, pour se rechauffer de nombreuses solutions se présentent. Une des plus répandue parmi les étudiants est l'alcool, particulièrement si l'étudiant est français, particulèrement si l'étudiant est en école d'ingénieur, particulièrement si l'étudiant est en échange Erasmus. Appartenant à toutes ses catégories, j'ai été amenée à me poser la question "où peut-on acheter une petite bouteille de vin en Suède". C'est alors que mes pas m'ont conduite au Systembolaget.

Parce qu'en France, c'est pas bien compliqué, dans n'importe quel supermarché on trouve une bouteille de vin plus ou moins decente ou au moins de quoi faire un apéro. Ici, dans les magasins d'alimentation on trouve des boissons alcoolisées en dessous de 3,5%. Pour tout ce qui est plus fort, on doit se rendre dans cette fameuse boutique, qui appartient à l'état et qui a le monopole des alcools de plus de 3,5%.

De cette façon, la consommation d'alcool est très contrôlée. Interdiction de vendre aux moins de vingt ans, prix prohibitifs, promotions interdites, vente au détail uniquement (ne comptez pas trouver un pack de canettes). Evidemment, plus on avance dans la semaine, plus les horaires d'ouverture se réduisent pour qu'on ne soit pas tenté de boire un verre de vin le week-end. Du coup, le vendredi après-midi, c'est très peuplé. Le samedi aussi, d'autant que c'est le jour où ca ouvre le moins, juste quatre heures de 10h à 14h. Comble du sacrilège, c'est fermé le dimanche. Car si tout les magasins ferment tôt le samedi après-midi, quasiment tout est ouvert le dimanche. Pas le Systembolaget.

Pour faire ce post, j'ai décidé d'aller faire un petit tour avec mon appareil photo, là-bas. Dehors, pas de problèmes, je prends la petite photo que je vous ai mis ci-dessus, en entrant dans le magasin, on tombe sur ça.

Interdiction au moins de 20 ans, jusque là, rien d'anormal. A l'aise comme un touriste japonais sous la tour Eiffel, je degaine et tire.

Sauf que, comme vous pouvez le constater, la petite dame à la caisse m'avait remarquée. Alors que je commençais à déambuler entre les rayons, le pas leger, la main sur le déclancheur, musique sur les oreilles, la caissière me rattrape et se met en travers de mon chemin. Sur un ton glacial à faire refroidir toutes les bières autour de nous, elle me demande ce que je fais. Ayant compris que ce n'était pas le moment de faire la maline, je réponds humblement que j'essaie de faire des photos. Le ton baisse encore de vingt degrés quand elle me fait comprendre que je n'ai pas le droit par un "no, forbidden". N'étant pas du genre à abandonner, je lui fais mon plus joli sourire, endosse mon french accent et commence à lui expliquer que, vous comprenez, on a pas ça chez nous, et c'est interess... "No", me coupe-t-elle en me lancant un regard de criminelle multi-récidiviste, par dessus ses demies-lunes.

Du coup, j'ai rangé mon appareil et ai fait quand même un tour dans le magasin, pour la forme. D'autres vendeuses étaient dans les rayons, même type, cheveux grisonnant et lunettes au bout du nez, et ne m'ont pas quitté des yeux. Très agréable. Dommage, en plus parce qu'il y avait de petites merveilles à prendre notamment le "Madame Blanche" et le "Monsieur Rouge", vin de table français en briques. Heureusement, après une petite recherche sur internet, j'ai trouvé, sur un vieux blog de française expatriée en Suède, une photo.

Comme ça au passage, vous apprenez deux nouveaux mots en suédois : "vitt" voulant dire "blanc" et "rött" rouge.

Toujours est-il que ce système de réglementation très strict n'empêche pas les suèdois de boire comme des trous le week-end. C'est à se demander ce que ça serait sans. Je vous laisse avec une chanson de circonstances : Mickey 3D, l'homme qui suivait les nuages.

A pluche