Aujourd'hui j'ai eu mon premier vrai examen à l'université. Ca valait le détour.

Tout à commencé la semaine dernière, quand on a voulu se renseigner sur la salle où allait se dérouler le partiel. Notre gentille prof a téléphoné au responsable, qui l'a redirigé vers un autre responsable qui lui aussi l'a transferé vers une autre personne. Finalement, nous avons appris que les numeros de salle pour les examens n'étaient pas divulgués à l'avance. Deux raisons pour ça. La première est que, nous étudiants, sommes des êtres vils et oisifs, et si nous avions vent du numéro de salle, on pourrait aller la retapisser d'anti-sèches. Ce qui est tout à fait interdit.

La deuxième raison est que l'organisation de partiels étant un exercice compliqué où tout peut arriver, le numéro de salle est donné au dernier moment pour que, si d'aventures une salle s'averait d'un coup indisponible, nous ne soyons pas trop perturbés par un changement de dernière minute. Nous avons donc été informés que les numeros de salle seraient disponibles le matin du partiel (parce qu'evidemment, c'est à 8h du matin), sur une feuille, sur une porte. Cinq bâtiments sur trois à cinq étages, ça en fait des portes. De toutes façons, la personne au téléphone n'était absolument au courant, parce qu'elle n'était pas celle qui est responsable de la feuille des salles, donc non, elle ne sait pas quand elles seront mises ni où.

Absolument pas perturbée, ce matin grâce à ma colloc' qui a entendu mon reveil, elle, et m'a reveillé, je suis partie pour mon partiel non localisé. Figurez-vous qu'avant de trouver la feuille sur la porte, nous sommes bien passé trois fois devant. A mon avis, cette histoire de feuille c'est une pré-selection pour l'examen, parce que franchement elle était bien cachée. Toujours est-il que la première epreuve passée, nous sommes allés nous installer dans la salle, pour tenter de passer l'épreuve principale.

Deuxième epreuve éliminatoire, les instructions en Suédois. Nous étions deux groupes différents à passer un partiel dans la même salle. Pour la distribution des copies, il fallait lever la main selon sa matière. Autant, j'ai réussi avec brio l'épreuve de la salle, autant là, ca commençait à se corser. Il était 8h30 du matin, la digestion du café n'était pas finie, et je me suis sentie tout d'un coup en milieu hostile. Heureusement, grâce à un de mes vickings qui a lu du desarroi dans mes yeux, j'ai quand même réussi à recuperer un sujet.

Je vous passe le détail du sujet qui était faisable à part une ou deux questions un peu tordues, pour arriver à ce qui nous interesse: le moment d'insolite. Au fond de la salle, une porte donnait sur un cabinet de toilettes. Une des prof qui nous surveillait s'est installée à coté de la porte. Jusque là tout va bien.

Sauf que, au bout de 3h30, quand l'envie de pipi se fait sentir, on est pas au bout de ses surprises. Pour aller au toilettes, il faut remplir un papier. Oui oui, un papier, avec son nom/prenom, le nom du programme que l'on suit (euh, si on sait pas, on peut pas faire pipi?), et, accrochez-vous, l'heure d'entrée aux toilettes, et l'heure de sortie. Pour l'heure d'entrée, pas de problème, et l'heure de sortie, ma foi, aucune idée. Un peu desemparée, j'ai regardé combien de temps avaient mis les précédents, sondé rapidement le contenu de ma vessie et ai opté pour une minute. Une solution aurait été d'écrire l'heure en sortant des toilettes, mais bon, je trouvais que c'était assez ridicule comme ça pour ne pas en être réduite à chronometrer une durée de pipi pendant un examen de software engineering.

Tout s'est bien passé finalement, j'ai respecté mon temps imparti et ai fini mon examen sans autres mesaventures. Une remarque quand même, ici le système éducatif est vraiment bien fait. Chaque examen a sa session de rattrapage. Reveil raté? Malade? Mauvais résultat? Pas de stress, il y a toujours moyen de repasser sans penalités ni justifications le partiel quelques semaines plus tard. Alors qu'en France, on a l'impression que les profs attendent juste l'examen final pour nous coincer, ici c'est beaucoup plus zen, puisque tu as une seconde chance, quoi qu'il arrive.

Des petites nouvelles pour finir, la famille de ma colloc (avec de la nourriture française) et un pote à elle ont débarqué en Suède. Jeudi, ma soeur et Erwan nous rejoignent. Entre temps, je jongle avec mes rapports, projets et demandes de stage. Le bonheur, quoi. A tout bientôt !