Ce blog somnole en ce moment, et pour plusieurs raisons. La première est que nous avons tous beaucoup de boulot et peu de temps pour explorer le vaste monde. La seconde est qu'après un certain temps, la Suède n'a plus grand chose de dépaysant. Et enfin la troisième est que j'aimerais conserver un certain degré d'interet, donc je ne vous ferai pas l'offense de vous raconter mes aventures de machine à laver, ou mes virées à Lidl ou encore mes états d'âme. La qualité primant sur la quantité. Merci de continuer à venir malgré le peu d'activité.

Il s'est quand même passé des choses cette semaine. Mardi, Anders notre concierge est venu m'annoncer que ma colloc allait arriver vendredi et qu'il fallait que je remette dans la chambre la lampe de chevet que j'avais emprunté. Maintenant. Non, ça ne peux pas attendre vendredi. Pour résumer l'histoire, Emily ayant emmené ses lampes, elle m'avait laissé sa lampe de chevet que j'utilisais en lampe de bureau. J'avais du supplier Anders de me la laisser quand il a fermé la chambre. Arguant que "la lampe appartient à la chambre, tu la remets un point c'est tout", il a quand même craqué quand j'ai évoqué avec mon accent français, les yeux plein de larmes, ma mauvaise vue, les ténèbres terrifiants de la Suède mais ma complète compréhension des règles qu'il faut appliquer pour vivre dans un monde heureux.

J'ai donc remis la lampe dans la chambre et, d'un coup, il était plus détendu. Et en effet, vendredi soir, on frappe à la porte, c'était elle. Française comme prévu. On papote un petit peu, je lui fais le tour du proprietaire, un topo sur les poubelles et les placards et lui pose 12000 questions. Elle s'extasie sur les feuilletés aux epinards qui restent de mon diner, le gateau au chocolat et m'explique que chez elle, son copain cuisine et qu'elle fait la vaisselle. Je n'étais pas loin de pleurer.

Samedi, nous avons fait un tour de Trollhättan, de l'université puis j'ai rencontré les autres français venus de Limoges. Cécile, parce que c'est son petit nom, est arrivée avec un de ses potes, Patrice, et les deux autres sont arrivés quatre jours plus tôt. Pour la soirée, Patrice est resté avec nous. Sakari avait décidé de nous cuisiner un plat traditionnel, j'ai donc emmené les deux frenchies pour les présenter et les initier à la cuisine finlandaise. Un bizutage en quelque sorte.

Avant d'y aller, je les ai quand même prévenu que la gastronomique finlandaise était difficile d'accès pour les fins palais que nous étions. Pour rester polie. D'un coup, je les ai senti légèrement tendus quand nous avons découvert ce qu'il y avait dans le four.

Ca, mes amis, c'est un lanttukukko. Ozan et moi avions cuisiné d'un commun accord chacun quelque chose en plus pour (version officielle) avoir assez à manger, ou (version officieuse) avoir à manger comestible. Après une longue attente, car cinq heures de cuisson sont nécessaires, Sakari nous déballe la chose.

Premier reflèxe, aller palper le truc. Ca a la consistance du pain. Un coup de couteau plus tard, on découvre l'intérieur. C'est fourré aux rutabagas et à la viande de porc.

Ce n'est pas mauvais, en fin de compte. On ne peut pas vraiment dire que le goût soit inoubliable, vu que les rutabagas ne sont pas un légume très goûtu, mais on a connu pire.

Ce n'était pas fini. En dessert, un cheese cake finlandais nous attendait. C'était, en fait, un cheese cake au Bailey's. Délicieux.

Au final, nous avons passé une excellente soirée. Dimanche, on a fait un tour à Overby, le centre commercial, et fait du réparage de vélo. Caro, ton vélo reprend du service : on a viré la bequille qui avait fini de vivre, re-fixé le garde-boue avant avec de la ficelle, remis et lubrifié la chaîne.

Maintenant, tout le monde est installé, les français ont l'air content d'être là, Ozan et Sakari pestent contre l'envahissement gaulois et moi je suis contente de ne plus être toute seule. Cette semaine, déjeuner de blogueuses, et arrivée d'Aurélie avec qui je vais partir cinq jours en vadrouille.

Je vous laisse avec une chanson de Dominique A, extraite d'une black session : le courage des oiseaux.

Joyeuses Pâques !