Où ça grave, grave
Par louline, dimanche 3 juin 2012 à 00:46 :: En France :: #245 :: rss
Non, ce blog n'est pas mort. Sa propriétaire non plus. C'est juste que le temps qui court, court, nous rend sérieux. Voire même un peu paresseux. Ça ne dessine plus beaucoup par ici, les carnets prennent la poussière, les stylos dorment dans leurs capuchons. Et le blog hiberne.
Heureusement, le printemps est arrivé. Dans l'absolu, bien sûr, avec le soleil, les fleurs, les petits oiseaux. Mais aussi artistiquement, sous la forme d'une lubie.
Je ne sais pas si toi, petit lecteur, tu es sujet aux lubies. En tout cas, sache que, périodiquement, une lubie frappe louline la croûte de plein fouet. C'est ce qui est arrivé la semaine dernière. Arrivant de nulle part, une envie de linogravure a débarqué. Un soir, vers vingt-trois heures.
Pour te résumer le concept en deux mots, la linogravure consiste à dessiner sur un morceau de lino, oui oui, ce truc immonde qui recouvre le sol de ton salon parce que ton propriétaire n'a aucun goût, à dessiner donc sur un bout de lino, puis évider les traits de ton dessin avec un outil qui pique. Puis recouvrir ta plaque de lino de peinture, et appliquer une feuille de papier sur la peinture. Et, magie, magie, le dessin apparaît sur la feuille, avec un rendu de malade et la possibilité de reproduire le phénomène à l'infini. Voilà pour la théorie. Easy peasy, finger in da nose, se dit la novice.
Sauf que non.
Premier écueil, où trouver du lino, au milieu de la nuit? Vivant dans le luxe sur du carrelage et du parquet, l'option "découpage du par-terre" tombe à l'eau. Louline la croûte étant têtue comme une mule dotée d'une forte imagination, une tentative a été faite sur du carton avec de l'évidage au tournevis plat. Inutile de préciser que l'opération s'est révélée être un échec complet.
Qu'à cela ne tienne, une virée dans un magasin spécialisé s'est organisée dans le but d’acquérir le matériel adéquat. A savoir : du lino, une gouge et de la peinture.
La gouge, en plus de porter un nom tout à fait délicieux, on dirait un légume exotique, la gouge, donc, est un outil tout à fait admirable. Un manche en bois muni de petites têtes en U, interchangeables, de plusieurs tailles. C'est ce petit objet qui creuse le lino. Gracieux et esthétique, on se demande comment on a pu vivre vingt-neuf ans sans.
Équipée, super motivée, l'atelier linogravure a commencé. Et là, ami lecteur, le bonheur à l'état pur. Aux premiers copeaux de lino qui s'envolent, on ressent le plaisir de quand on pèle la peau sur un coup de soleil. Le même. Tout pareil. Jusqu'au moment, où la bien-nommée gouge ripe et vient se planter dans la main qui tient le bout de lino. On réalise brusquement que, l'air de rien, la peau est quand même nettement moins épaisse que le lino. Et que donc, aïe. D'un coup, la gouge se révèle plus animal sauvage que légume exotique. Tant pis, on continue. Trois pansements, un demi-litre de désinfectant plus tard, la plaque est gravée. La fierté l'emporte sur le sang versé.
Non sans un brin d'excitation, l'étape de badigeonnage de la peinture commence, puis le moment de vérité, l'impression sur papier. Le grand frisson. Au final, le résultat est plutôt sympathique. Pas parfait évidemment, parce que bon, c'est la première fois et qu'il y a des trucs auxquels on a pas forcément pensé. Le texte écrit ressort à l'envers (ah ben, oui, tiens, c'est logique), le dessin était chouette initialement, mais après le passage de la gouge sauvage, ça ne ressort pas pareil. Forcement, un trait ripé par ici, un trait trop épais par là, un petit passage dans le pouce, il y a encore du chemin à parcourir pour arriver au résultat escompté.
Malgré tout, résultat positif. En plus du petit côté manuel, quand c'est bien fait (comme ici), le rendu est vraiment très très chouette. La gouge et ses copeaux ont un petit côté très esthétique également. Des images.
On se quitte en musique avec un gros coup de cœur. Elle s'appelle Pamela Hute. Il y a quelques mois, j'avais complètement craqué sur son premier album répondant au doux nom de "Turtle tales from overseas". Il avait tourné sans interruption dans mes oreilles, en mode mono-maniaque. Du bon rock, des mélodies qui tournent, une voix qui envoie. Un ou deux morceaux tranquilles pour équilibrer le tout. L'album parfait. Début d'année, un EP est sorti, et le Bandit m'a rattrapé. J'ai replongé. Un extrait.
: Just like this
A bientôt pour, peut-être, une nouvelle grande aventure qui commence. A suivre.
Heureusement, le printemps est arrivé. Dans l'absolu, bien sûr, avec le soleil, les fleurs, les petits oiseaux. Mais aussi artistiquement, sous la forme d'une lubie.
Je ne sais pas si toi, petit lecteur, tu es sujet aux lubies. En tout cas, sache que, périodiquement, une lubie frappe louline la croûte de plein fouet. C'est ce qui est arrivé la semaine dernière. Arrivant de nulle part, une envie de linogravure a débarqué. Un soir, vers vingt-trois heures.
Pour te résumer le concept en deux mots, la linogravure consiste à dessiner sur un morceau de lino, oui oui, ce truc immonde qui recouvre le sol de ton salon parce que ton propriétaire n'a aucun goût, à dessiner donc sur un bout de lino, puis évider les traits de ton dessin avec un outil qui pique. Puis recouvrir ta plaque de lino de peinture, et appliquer une feuille de papier sur la peinture. Et, magie, magie, le dessin apparaît sur la feuille, avec un rendu de malade et la possibilité de reproduire le phénomène à l'infini. Voilà pour la théorie. Easy peasy, finger in da nose, se dit la novice.
Sauf que non.
Premier écueil, où trouver du lino, au milieu de la nuit? Vivant dans le luxe sur du carrelage et du parquet, l'option "découpage du par-terre" tombe à l'eau. Louline la croûte étant têtue comme une mule dotée d'une forte imagination, une tentative a été faite sur du carton avec de l'évidage au tournevis plat. Inutile de préciser que l'opération s'est révélée être un échec complet.
Qu'à cela ne tienne, une virée dans un magasin spécialisé s'est organisée dans le but d’acquérir le matériel adéquat. A savoir : du lino, une gouge et de la peinture.
La gouge, en plus de porter un nom tout à fait délicieux, on dirait un légume exotique, la gouge, donc, est un outil tout à fait admirable. Un manche en bois muni de petites têtes en U, interchangeables, de plusieurs tailles. C'est ce petit objet qui creuse le lino. Gracieux et esthétique, on se demande comment on a pu vivre vingt-neuf ans sans.
Équipée, super motivée, l'atelier linogravure a commencé. Et là, ami lecteur, le bonheur à l'état pur. Aux premiers copeaux de lino qui s'envolent, on ressent le plaisir de quand on pèle la peau sur un coup de soleil. Le même. Tout pareil. Jusqu'au moment, où la bien-nommée gouge ripe et vient se planter dans la main qui tient le bout de lino. On réalise brusquement que, l'air de rien, la peau est quand même nettement moins épaisse que le lino. Et que donc, aïe. D'un coup, la gouge se révèle plus animal sauvage que légume exotique. Tant pis, on continue. Trois pansements, un demi-litre de désinfectant plus tard, la plaque est gravée. La fierté l'emporte sur le sang versé.
Non sans un brin d'excitation, l'étape de badigeonnage de la peinture commence, puis le moment de vérité, l'impression sur papier. Le grand frisson. Au final, le résultat est plutôt sympathique. Pas parfait évidemment, parce que bon, c'est la première fois et qu'il y a des trucs auxquels on a pas forcément pensé. Le texte écrit ressort à l'envers (ah ben, oui, tiens, c'est logique), le dessin était chouette initialement, mais après le passage de la gouge sauvage, ça ne ressort pas pareil. Forcement, un trait ripé par ici, un trait trop épais par là, un petit passage dans le pouce, il y a encore du chemin à parcourir pour arriver au résultat escompté.
Malgré tout, résultat positif. En plus du petit côté manuel, quand c'est bien fait (comme ici), le rendu est vraiment très très chouette. La gouge et ses copeaux ont un petit côté très esthétique également. Des images.
On se quitte en musique avec un gros coup de cœur. Elle s'appelle Pamela Hute. Il y a quelques mois, j'avais complètement craqué sur son premier album répondant au doux nom de "Turtle tales from overseas". Il avait tourné sans interruption dans mes oreilles, en mode mono-maniaque. Du bon rock, des mélodies qui tournent, une voix qui envoie. Un ou deux morceaux tranquilles pour équilibrer le tout. L'album parfait. Début d'année, un EP est sorti, et le Bandit m'a rattrapé. J'ai replongé. Un extrait.
: Just like this
A bientôt pour, peut-être, une nouvelle grande aventure qui commence. A suivre.
Commentaires
1. Le dimanche 3 juin 2012 à 11:17, par mat.w
2. Le dimanche 3 juin 2012 à 12:53, par Caroline
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