Comme vous le savez, jeudi dernier, c'était la saint Valentin. Nous, au lieu d'enrichir les marchands de chocolat, nous sommes allés voir Kent en concert. Ce groupe de pop/rock est très populaire en Suède et tourne depuis plus de dix ans. Pour réussir notre immersion dans la culture suédoise nous nous étions impregnés de leur musique, alors quand nous avons vu qu'ils venaient à Trollhättan, nous avons sauté sur l'occasion.
Pour vous dire, il n'y a même pas de salle de concert ici, cela s'est passé dans un gymnase. La population était relativement hétérogène. On s'attendait à voir des admirateurs de la première heure (donc plus tout jeunes) et ils étaient là mais aussi accompagné d'ados totalement fans. Des petites jeunes filles avec "Kent" écrit sur la joue qui sautillent, hurlent en pleurant.
Après une première partie toute pourrie, Kent est arrivé. Composé d'un chanteur qui a une super pêche et de cinq ou six musiciens non moins talentueux, le concert a été une réussite. J'avais emmené mon appareil photo et malgré les teenagers hysteriques, j'ai réussi à faire une ou deux bonnes photos.
Une petite remarque en plus. N'ayant, hélas, plus vingt ans, au bout de deux heures de concert, il a fallu que je m'assoie. Je me suis trouvée un petit coin sur le côté et ai posé mes fesses et ma colonne vertebrale. En moins de une seconde, un monsieur de la sécurité a fondu sur moi comme un aigle sur un poussin à peine éclos. Il s'est mis à me poser 125 questions en suédois. Autant vous dire qu'avec la musique à fond les ballons, ça n'a pas aidé à la comprehension. J'ai essayé de lui crier que, si si si, tout allait bien, everything's ok, thanks. Rien à faire. J'ai fini par accepter le verre d'eau qu'il m'a mimé avec de grands gestes désesperés. Du coup il était content. Et moi aussi finalement. Comme ils ne vendent pas de bière, ils compensent par un service de sécurité très attentionné.
Pour le concert, Eeva, la petite soeur de Sakari nous a rejoint et elle a passé le week-end avec nous. Alors on en a profité pour festoyer. Vendredi soir, on a décidé de faire dietetique, au menu : vin et fondue au chocolat. Pour tremper dans le chocolat, nous avions prévu des fruits, des gateaux et des marshmallows. Pour couronner le tout, Ali est arrivé avec un dessert iranien fait exprès pour nous. Ca partait d'une bonne attention : un gateau aux pommes de terres appelé
kookoo shirin. Le point interessant, c'est que c'est un gateau sucré fait avec des patates normales. Des photos.
Même pour une amatrice de sensations fortes comme moi, le gateau à la patate avec la fondue au chocolat, c'était un peu trop audacieux.
Samedi, Eeva nous a coaché pour un cour de cuisine finlandaise. Nous avons fait des
karjalan piirakka. Globalement, il faut faire le porridge à base de riz et de lait, la pate de la base, mettre l'un dans l'autre et enfourner. Facile, hein? Et bien non. On s'y est mis à cinq et on y a passé quatre heures. Le plus long a été la mise en forme pâte. Il faut faire des cercles très plats. Un rouleau à patisserie spécial existe pour ça.
Comme on est des gourmands, on a fait environs cinquante piirakka. Une fois le porridge sur la pâte, il faut faire la forme. Là aussi, on a regardé Eeva faire et on s'est dit "fastoche". Pour être honnête, ceux que j'ai fait ressemblaient à tout sauf ce à quoi ils auraient du.
A la sortie du four, on ne se jette pas dessus pour les manger. J'ai été surveillée de très près. On fait d'abord fondre du beurre qu'on applique au pinceau. Du coup, ça brille et la pâte devient moins croquante (parce que, oui, j'ai réussi à en manger avant le beurrage). C'est cependant très bon avec et sans.
Là où ça devient un peu gore, c'est quand nos amis finlandais ont dis "faisons le beurre à l'oeuf". Et, chers lecteurs, que vous le croyez ou non, ils l'ont fait. Ils ont fait fondre du beurre, dans lequel ils ont coupé en petit morceaux des oeufs durs, puis mis le tout au frigo. Au moment de manger les piirakka, ils les ont nappés généreusement de cette mixture.
Alors bon, c'est toujours la même chose. Dans l'absolu, le beurre, les oeufs, les karjalan piirakka sont des choses délicieuses séparément donc ensemble ça se laisse manger. Mais bon, du beurre à l'oeuf, sur un truc à base de riz et de farine, déja beurré, il ne faut quand même pas exagerer. On peut aisément faire sans.
Il semblerait qu'Eidar m'envoie une nouvelle colloc fin mars. Vu le nom sur le loyer, ça sera vraisemblablement une française. Nous verrons bien ce que ça va donner. En attendant, bonne semaine à tous.