Les aventures de louline la croute

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vendredi 30 novembre 2007

le ridicule ne tue pas, heureusement

Tout à l'heure, je faisais un semblant de menage dans la maison car il semblerait que demain une nouvelle colloc débarque. Elle est passée se présenter mardi et je l'ai accueillie, comme de juste, en pyjama. Elle s'apelle Emily et est suédoise. Toujours est-il que voulant quand même lui montrer que je suis civilisée parfois, j'ai descendu les six sacs poubelles qui attendaient sur le balcon, fait un peu de rangement, et dans la lancée suis partie faire des courses.

Seulement voilà, au moment de partir, impossible de décadenasser mon vélo. J'ai depuis longtemps abandonné le cadenas qui se bouche dans le sable (souvenir, souvenir) parce que quand il gèle, plus moyen de l'ouvrir. J'utilise donc le cadenas interne de mon joli vélo. C'est une barre qui se met au travers de la roue arrière et qui s'ouvre et se ferme grace à une serrure sur le cadre. Tout ça pour dire que plus moyen d'ouvrir ce fichu truc. Après rapide investigation, je constate que la serrure a été forcée (j'habite un quartien dangereux, ne l'oublions pas). J'essayais desespérement de décoincer le mécanisme quand Ozan passa par là. Je lui resumai la situation en deux minutes, il essaya lui aussi, sans succès.

Nous partîmes alors, portant le vélo, à la station service, où un gars nous dit d'aller dans la zone industrielle. Là-bas, lui semblait-il, nous trouverions quelqu'un qui pourrait couper la barre bloquée. La mort dans l'âme à l'idée de faire emputer mon fidèle destrier, nous avons marché (sous la pluie, sinon ce n'est pas drôle) jusqu'à la zone industrielle. Nous vîmes trois jeunes en bleu de travail en train de fumer dehors. Nous y allâmes donc et de mon plus bel accent français, j'expliquai le problèmes. Les jeunes étaient en fait des apprentiEs en mécanique (ou quelque chose comme ça). L'une d'elles m'a pris les clés, et clic clac, le cadenas était ouvert.

Vous savez ce que c'est, que de se sentir ridicule? Je vous passe le détail des trois gamines qui éclatent de rire, de nous, décomposés, bredouillant un "tack so mycket" et partant, avec la sensation d'être les deux plus grands imbéciles que le monde ait porté.

Cela étant dit, je suis quand même contente qu'on ait pas eu besoin de faire de mal à mon vélo. Désormais, j'irais le ranger dans le garage à vélo, à l'interieur. C'est plus galère, mais plus sur. Je profite aussi de ce post pour vous dire que je rentre en France pour les vacances, et que si d'aventures vous aviez envie de boire un vin chaud au marché de Noël, faites moi un petit signe. Pour les non-alsaciens, il n'est pas exclu que je passe quelque jours dans la capitale.

En attendant, préparez bien les fêtes !

mercredi 28 novembre 2007

Astrid Lindgren

Mercredi il y a trois semaines, notre prof de suédois a pris un air grave et nous a demandé si nous savions qui était Astrid Lindgren. Consternation générale, nous ne savions pas qui était Astrid Lindgen. Ozan et moi (parce que, oui, nous sommes les seuls survivants du cours de suédois) avons alors regardé, interloqués, la prof dessiner au tableau quelque chose qui ressemblait à une petite fille avec des nattes.

C'est alors que j'ai brillé par ma culture générale avancée en m'écriant "yeahhhh, Pippi Långstrump". N'allez pas croire que sous le coup de l'emotion, j'ai jugé utile de faire état, publiquement, du contenu de ma vessie. Pippi Långstrump est celle qu'en France nous appelons Fifi Brindacier. Et par extension, vous avez donc compris qu'Astrid Lindgren est l'auteur de ce roman pour enfants, écrit en 1945.

Il s'avère que cette charmante dame a écrit beaucoup de romans pour les enfants, dont certains titres comme Pippi Långstrump ont été traduits dans 85 langues et publiés dans plus de 100 pays différents. Ce fameux mercredi où nous avons parlé d'elle, aurait été le jour de ses 100 ans si elle avait été toujours vivante. A cette occasion, notre prof nous a proposé d'allumer une bougie en sa mémoire.

Parce que figurez-vous, chers lecteurs, qu'ici en Suède, Astrid Lindgren est une fierté nationale, au même titre qu'ABBA (même s'il n'y a vraiment pas de quoi être fier). A tel point que la semaine suivante, notre gentille prof nous a rammené de la bibliothèque Fifi Brindacier (en français, pour moi) et Pippi Uzunçorap (en turque, pour Ozan), histoire de compléter notre culture générale. D'ailleurs elle n'avait pas emmené que ça, après deux heures de cours plus ou moins approximatives, elle est partie chercher une télé et nous a annoncé qu'on allait regarder un film. Et ce film, les amis, c'était Lotta flyttar hemifrån(Lotta quitte la maison), toujours tiré d'une histoire écrite par Astrid Lindgren.

Nous n'avons pas été décus du voyage. Globalement, c'était l'histoire d'une famille suédoise tout à fait classique. Un matin, après le départ des deux ainés et du papa, la maman va reveiller la petite dernière, Lotta, 6 ans. Celle-ci, n'ayant pas encore posé un pied par terre, est mal lunée et refuse de mettre le pull que sa maman lui a préparé. Sa peau délicate ne supportant pas la laine qui gratte, elle exprime sa contrariété en faisant une colère. Pas déstabilisée et totalement zen, la maman s'en va siroter un café en lisant le journal après lui avoir dit, que si elle veut son chocolat chaud, il fallait mettre le pull. Deuxième couche de colère, Lotta veut son cacao, sans pull, plus vite que ça. Toujours relax, la maman ne dit rien. Elle se prépare à aller faire les courses, en disant que, pas de pull, pas de courses, tu restes à la maison, moi je m'en vais. Pas un mot plus haut que l'autre, elle regarde la gamine taper du pied en hurlant et s'en va, son petit panier au bras.

Toute seule à la maison, Lotta attrape une paire de ciseaux et déchiquette le maudit pull qui gratte, puis laisse un mot disant qu'elle quitte cette maison de bourreaux fascistes, et s'en va. Elle atterit chez la voisine, gentille petite mamie, et lui explique qu'elle prend son independance et qu'elle cherche un endroit à louer pour y vivre. La voisine l'installe dans son grenier et lui apporte à manger. Le temps passe, le frère et la soeur viennent rendre visite à leur petite soeur indépendante. Puis arrive la maman, qui, super flex, apporte une plante verte, tradition suédoise pour inaugurer une nouvelle maison. Elle informe Lotta qu'elle est toujours la bienvenue à la maison. Enfin, le papa vient rendre visite à sa fille en lui disant qu'il est malheureux qu'elle soit partie, et qu'il va rentrer pleurer. Il précise cependant que ce soir c'est köttbullar et macaronis à la maison, si elle veut venir. Mais non. Et puis bien sur, dans la nuit, le grenier grince et d'un coup Lotta se dit qu'à la maison c'est quand même plus cozy. Au même moment, son papa arrive et la ramène à la maison.

Ensuite, c'est le passage du film qui m'a le plus enervée. Elle revient à la maison dans les bras de son papa qui la refourgue à la maman, et là, l'odieuse gamine dit à sa mère qu'elle a tailladé son pull, qu'elle est partie, qu'elle voudrait bien s'excuser mais que, non, elle ne s'excusera pas, elle n'est pas désolée. Ce à quoi, la maman répond "ok, si je m'excuse, tu t'excuses?". Marché conclu. Fin du film.

Alors ok, je suis peut-être un monstre ou un bourreau d'enfants, mais après cinq minutes de film, j'avais envie de rentrer dans l'ecran pour expliquer la vie à la morveuse et lui faire manger son pull. Et quand à la fin, c'est la maman qui s'excuse (de quoi, on peut savoir?) j'ai définitivement conclu que je ne comprenais rien à l'éducation suédoise. La prof nous a dit que c'était une maman typiquement suèdoise qui était representée là. N'empêche que je ne sais pas à quoi elles tournent ici les mamans, mais d'experience, je peux vous dire qu'une colère pareille en France aurait été réglée de façon plus energique.

Bref, tout ça pour dire qu'Astrid Lindgren depeind en grande majorité des enfants à fort caractère à qui il arrive tout plein d'aventures. D'ailleurs je m'en vais me plonger dans "Zozo la tornade", que m'a aussi gentiment preté ma prof, histoire de m'imprégner complètement, et d'être prête si un jour je dois gérer un enfant suédois sans utiliser la violence.

A bientôt !

mercredi 14 novembre 2007

Le vélo sous la neige...


... ça ne s'oublie pas !

Eh oui, ça y est, la neige est arrivée chez nous. Hier matin au lever, surprise, tout était blanc. Ce matin, re-surprise, tout était encore plus blanc. Attention, pas trois flocons qui disparaissent en début d'après-midi, ici il neige sans discontinuer. Donc ce matin, je suis partie à vélo, tout schuss dans vingt centimètres de poudreuse, à travers la tempête. Je ne vous cache pas que ça n'a pas amélioré ma ponctualité.

Etant à l'école toute la journée, ce soir en sortant de cours, Ozan et moi sommes allés faire des roulé-boulés dans la neige fraîche. Nous étions bien content puisqu'il ne neigeait plus. Seulement toute la ville s'était transformée en une vaste patinoire, car, evidemment, dès la tombée de la nuit (16h), les temperatures sont devenues méchamment négatives. La pratique du vélo devient alors nettement plus sportive. Mon VTT réagit plutôt bien, même si j'ai quand même déjà mangé un peu de neige. Il m'en faut plus que ça pour me décourager.

Je vous laisse avec une chanson de circonstances : neige de Dionysos. Au passage, je vous conseille chaudement "la mécanique du coeur" qui est sorti la semaine dernière. Mathias Malzieu s'est entouré des meilleurs (Emily Loizeau, Olivia Ruiz, Arthur H, Bashung, pour ne citer qu'eux) pour nous offrir un album proche de la perfection.

A bientôt !

vendredi 9 novembre 2007

Ma semaine à l'ISSRE

Cette semaine, tous nos cours ont été annulés pour cause de congrès. Organisé par notre prof et son mari, qui enseigne aussi à l'université, l'ISSRE est un congrès international à propos de fiabilité dans le génie logiciel. Des chercheurs du monde entier se sont retrouvés à Trollhätan cette semaine pour des conférences et des ateliers.

Dans le cadre de notre master, nous avons eu le droit d'y assister gratuitement, ce qui est plutôt sympa aux vues des prix de l'entrée. Linn, notre prof avait besoin de volontaires pour l'organisation. Je me suis donc proposée et ai passé la semaine à l'accueil. En gros, notre boulot était d'accueillir les gens, verifier leur inscription, leur donner un petit sac avec le programme, des cadeaux et un bouquin. Nous avons aussi répondu aux diverses questions logistiques de nos visiteurs. Entre temps, nous pouvions nous relayer pour assister aux conferences.

J'ai assisté à des exposés très interessants, notemment de James Whittaker, qui s'occupe de la sécurité chez Microsoft. Il nous a fait une présentation très honnête (et drôle) sur la question des bugs dans les logiciels. Il y a eu aussi un professeur coréen de l'université de Séoul qui a parlé de gestion de memoire flash (Pierre, j'ai pensé à toi). Il m'a expliqué après qu'il travaille avec KAIST (l'université où j'étais) sur ce sujet.

En plus des conférences, il y a eu deux soirées d'organisées. La première, nous n'avons pas pu y aller, mais pour la deuxième, nous les volontaires, avons été invités. Il s'agissait d'un grand diner organisé à l'école. Les petits plats ont été mis dans les grands et il y avait un petit orchestre pour l'occasion. On a très bien mangé et la soirée s'est terminée avec de la musique suédoise (Abba forever). J'ai rencontré pas mal de gens sympas, notemment une française très cool qui m'a donné son dessert.

D'ailleurs, comme nous faisions parti du staff, nous avons mangé à l'oeil tous les midis, ce qui m'a permis de découvrir un peu la cuisine suédoise. J'ai pu constater que les suédois mangent des pommes de terre à tous les repas. Absolument tous. Si d'aventures vous vous mettiez à raler la dessus, vous vous entendrez dire que la patate est le légume (ah bon?) principal consommé ici. Une autre constatation assez dramatique, est qu'ils mangent peu le midi. Juste un plat, sans dessert. Vous m'excuserez mais avec un bout de saumon et trois patates, moi je ne tiens pas jusqu'au dîner. C'est surement lié au fait qu'ils se nourrissent très correctement au petit déjeuner.

Pour compenser nous avions un break le matin et un l'après-midi où étaient proposées des patisseries (une différente chaque jour) et du café/thé. Petite anecdote à ce sujet, jeudi pour changer, au lieu de proposer des gateaux et du café, le goûter était composé de jus d'orange et de fruits frais. Les gens ont défilé à l'accueil pour nous demander où était le café. Servir des fruits frais et du jus d'orange à un congrès d'informaticiens, vous n'y pensez pas. Il faut du gras, du sucré et de la caféine. Tout le monde était perturbé. Même moi d'ailleurs, j'attendais quelque chose pour combler le manque de calories du à l'absence de dessert et fromage au déjeuner, et j'ai été moyennement satisfaite avec une mini poire et une mini pomme.

Maintenant, tout est fini. J'ai été vraiment contente de participer à l'ISSRE que ce soit en tant que volontaire ou participante. J'ai passé de bons moments à geeker à l'accueil avec mes vickings en écoutant Abba, répondre aux 12000 questions du genre "où est-ce que je peux trouver de l'eau moins froide", parler en coréen avec des coréens, français avec des français, rencontrer des gens de chez Google, Microsoft, ameliorer mon suédois, manger du saumon, et écouter des présentations très interessantes.

Pour répondre au commentaire du Papa De la Colloc, j'ai échappé à la veste mauve qu'on devait me prêter et qui était, ô joie, trop grande. Je me suis contentée de mettre une chemise et un pull en V, parce que mine de rien, les temperatures deviennent négatives par ici. J'ai aussi reporté le coiffeur, donc, non vous n'aurez pas de photos pour l'instant.

Ce week-end, boulot et un post sur le repas iranien de mercredi. En attendant, couvrez-vous bien les amis !

dimanche 4 novembre 2007

Quand la France attaque la Suède

Cette semaine, en France, c'était les vacances de la Toussaint. Pour l'occasion, une horde sauvage de français a pris d'assault Trollhättan.

Dimanche dernier, Jonathan, un ami de Caro a débarqué, lundi, la famille De La Colloc nous a rejoint, puis enfin ma soeur et son mari, jeudi. Notre ami Pascal a également recu une galante visite française. Evidemment, cela a entrainé de nombreuses festivités. Mercredi, nous sommes tous allés manger à Grestorp (25 km de chez nous) dans la charmante petite maison louée par la famille Pabiot. Agée de deux cent ans, cette modeste demeure avait une décoration typiquement suédoise et une hauteur de plafond qui ne devait pas exceder les deux mètres. Nous avons quand même réussi a tenir à onze dans le salon pour déguster des crêpes jambon-béchamel-fromage qui avaient un petit gout de France.

Vendredi, c'est nous qui avons reçu pour dîner. J'aimerais souligner la difficulté de proposer un repas décent pour neuf quand on a de la vaisselle pour quatre. Après avoir mendié du materiel auprès d'âmes charitables, tout le monde a mis la main à la pâte : la famille De La Colloc, humble malgré sa particule, a aidé à l'épluchage des legumes et à la vaisselle, pendant que les parisiens préparaient la mousse au chocolat pour le dîner du lendemain.

Car samedi, un repas turque nous a été proposé par notre ami Ozan et nous avons emmené le dessert. Avant ça, nous sommes allés passer la journée à Göteborg. Tout s'est bien passé malgré quelques petits désagrements au départ. Dans la gare de Trollhättan, il y a un automate pour les billets et un guichet qui ouvre trois heure par jours sauf le samedi, sauf le dimanche, sauf quand il pleut (et j'exagère à peine). Donc au moment de partir samedi matin, il y avait une très longue file d'attente pour la machine, et quand notre tour est arrivé, la bougresse est tombée en panne. Je vous passe le détail des quarante personnes derrière nous qui ont eu une soudaine envie de massacrer les maudits français casseur de machine. Finalement, le train nous a mis trois quart d'heure de retard dans les gencives, le temps qu'il a fallu à un technicien pour venir regler le problème et nous avons quand même pu prendre nos billets.

A Göteborg, nous voulions visiter un marché couvert qui était fermé pour cause de Toussaint. Ici, c'est le 3 novembre, et non pas le premier comme chez nous. Qu'à cela ne tienne, nous avons quand même profité du beau temps et des magnifiques couleurs de l'automne.

feuille
automne
Goteborg_stad
Goteborg2

Le soir, Ozan nous a tous epoustouflé par ses talents cachés de cuisinier. Il avait préparé pour nous trois plats différents. Tout d'abord, du cacik.

Plus connu chez nous sous le nom de Tzatziki, c'est du yahourt à base concombres, d'herbes et d'ail. Delicieux, accompagné de mercimekli köfte.

mercimekli kofte

Malgré une apparence peu ragoutante au premier abord, il s'agit de boulettes de sorte de lentilles avec toutes sortes de choses dedans. C'était vraiment excellent. Le tout était accompagné par du börek qui est une sorte de feuilleté absolument ultime.

C'est un feuilleté à base de viande hachée, oignons et herbes entre des feuilles de brick. Je pense que je vais aller faire de l'espionnage du côté des fourneaux d'Ozan parce le tout était absolument exquis et que j'aimerais bien être capable d'importer ça en France. D'ailleurs mercredi, nous remettons le couvert pour un repas iranien. J'emmènerai mon appareil photo et mon bloc-note.

Maintenant tout le monde a regagné ses pénates et il nous reste tous les cadeaux que nous avons reçus de France : trois saucissons secs, des bonbons, du chocolat, des macarons, et autre farine de pain azyme. Mais aussi de la lecture, des chaussettes, et surtout une magnifique bouilloire de la part de Virginie et Erwan.

Merci beaucoup à tous nos visiteurs (et pas seulement pour la nourriture), ça m'a fait très plaisir de rencontrer enfin la famille Pabiot, revoir mon (très) beau-frère, ma petite grande soeur, avec son petit bidon et d'avoir des nouvelles fraîches de la maison. Maman, Mimi, merci pour les cadeaux.

Bonne semaine à tous !