En Suède - avril 2008 - Les aventures de louline la croute

Les aventures de louline la croute

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samedi 19 avril 2008

On the road again

De retour au pays sur Krisprolls le 6 mai, je vous laisse avec Camille et un extrait de son nouvel album "music hole". Le morceau s'appelle home is where it hurts.

A bientôt !

lundi 14 avril 2008

Le week-end de l'excès

Cette semaine, rien. Enfin si, pas mal de choses mais rien de forcement très intéressant. Je travaille dur, notamment à l'amélioration de mes performances en jogging. Ça commençait doucement à venir, et après ce week-end, tout est à recommencer.

A Trollhättan, il y a un night club. Juste un seul. Le Lipz. N'étant une grande amatrice de ce genre d'endroits, même en France, je n'avais jamais mis un pied là-bas. J'avais prévenu les autres, pour m'emmener dans une boite de nuit, il faut d'abord me faire boire. Beaucoup. C'est ce qu'ils ont fait. Après une solide préparation, nous sommes allés au Lipz. Et là comment dire? C'était à la hauteur de mes espérances. Des djeunz, de la musique pourrite et trop forte, des spots dans tout les sens, deux pistes toutes nazes. On a même "testé" le coin fumeur qui est une sorte de cabine téléphonique-chambre à gaz.

Bref, traitez moi de vieille conne si vous voulez, mais je déteste ce genre d'endroits. Heureusement, comme on était tous ensemble c'était quand même rigolo, surtout les quatre kilomètre de marche pour y aller et les quatre kilomètres de marche pour revenir. Une très bonne soirée au final.

Le lendemain, réveil un peu difficile. Après un petit dej sommaire, j'ai renoncé à l'idée de manger. Ce qui était plutôt embêtant car le soir même était prévu l'anniversaire de Chandra. En fin d'après-midi, alors que nous étions au centre commercial pour lui trouver un cadeau d'anniversaire, un truc vraiment étrange m'est arrivé. Encore en pleine digestion de mon café du matin (et de la soirée de la veille), nous sommes passés devant le burger-king et j'ai brutalement eu envie d'un burger. Là, maintenant, à 17h. Deux minutes plus tard, j'en dévorai un sous les yeux mystifiés de Sakari qui n'avait, pour l'instant, vu en moi que la hippy mangeuse de légumes qui refuse le beurre à l'œuf sous prétexte que ce n'est pas sain.

Bien calée, j'étais prête a attaquer le repas d'anniversaire qui a été, comme d'habitude, une réussite. Chandra avait cuisiné indien, Ali et Ozan avaient aussi préparé un plat chacun et j'ai été en charge du gâteau. Petit tour d'horizon.

Pour commencer, nous avons grignoté des pakoda. D'origine indienne, ce sont des oignons frits qu'on a trempé dans une sauce au yahourt appelé raitha. Accompagné avec une petite salade.

Pakoda
salade

En plat principal, il y a eu, entre autre du tachchin morgh. Plat iranien à base de riz, de safran et de poulet.

tahchin morgh

Avec, il y avait mon plat indien préféré, voire même un de mes plats préférés, toute nationalités confondues : le dhadojanam. J'en avais déjà parlé, il s'agit de riz au yaourt avec des oignons frits et de la grenade.

dhadojanam_curd rice

Enfin, lourde tâche que celle du gâteau d'anniversaire. J'ai innové en préparant un gâteau orange-canelle avec un glaçage au chocolat.

orange-cinnamon cake

Encore une fois, excellente soirée, mais allez savoir pourquoi, étrangement, mon estomac s'est mis en grève. Ecrivant, en ce lundi midi, je n'ai pas encore réussi à m'alimenter. Au programme cette semaine : soupe aux légumes, deux exams, une nuit à l'aeroport et un retour en France. En espérant que mon corps me pardonnera un jour.

Bonne semaine à tous, et à bientôt dans la vraie pour certains d'entre vous.

dimanche 6 avril 2008

Où tout est gratuit en Norvège

Quand nous sommes allés à Oslo, il y a longtemps maintenant, nous avons été impressionnés par le coût de la vie en Norvège. A tel point qu'à notre retour en Suède, tout nous parut, d'un coup, bon marché.

Aussi, quand nous avons décidé de traverser à nouveau la frontière ce week-end, nous étions psychologiquement prêt à nous faire un menu, au burger-king, à plus de 10€. Nous avions déjà prévenu Cécile. Notre destination était une petite ville pas trop loin de la frontière appelée Halden. Là-bas, se dresse une forteresse que nous projetions de visiter.

Arrivés à bon port, les choses ont commencés à prendre une tournure inattendue. D'abord, nous avons trouvé un parking gratuit. Imaginez notre étonnement. Puis des toilettes publiques gratuites. On a commencé à trouver ça louche. Et nous n'avions encore rien vu. Sur la place principale étaient massés des tas de gens. Leur point commun était qu'ils avaient tous, à la main, quelque chose à manger. Du coup on s'est approchés. Des stands de nourriture s'étalaient un peu partout. Des gâteaux, de la soupe, différents types de viandes, des légumes. Chose curieuse, pas de prix. Analyse rapide de la situation, ce n'était pas les restos du coeur, ni une oeuvre de charité. De la nourriture gratuite. En Norvège. Là on était perturbés.

Comme je suis une grande curieuse, je suis allée discuter avec une petite mamie en costume traditionnel, pour savoir exactement pourquoi tout s'obstinait à être gratuit. Elle m'a gentiment expliqué que c'était un jour spécial, que les écoles avaient préparé à manger, qu'une parade allait arriver et qu'après y aurait des évènements tout l'après-midi, et toute la nuit. Elle a rajouté qu'il fallait qu'on goûte le manger et qu'on reste absolument à Halden.

Du coup, nous sommes allés nous repaitre sans nous faire prier. C'était très bon. Nous discutions de l'absurdité de la situation quand, tout à coup, de la musique retentit. La parade était composée de gens déguisés, de musiciens, de lycéens, de collégiens, de ballons, de musique. Bref un joyeux bordel.


parade

On a regardé un peu, puis nous sommes allés faire un tour aux alentours, avant d'aller visiter la forteresse.

On a eu de la chance, parce qu'il ne faisait pas trop moche. Du coup on a fait une grande promenade sur la forteresse et autour. Les norvégiens sont des gens zen. Au lieu de mettre des barrières, ils ont mis un petit écriteaux en prévenant les aimables visiteurs, que tu y va à tes risques et périls. Si tu tombes dans le vide, ça sera pas la peine de venir pleurer. On t'aura prévenu. Du coup, on est allés gambader comme de jeunes cabris entre les canons. Et c'était chouette.




forteresse

Une bonne journée qui s'est terminée par un grand repas. Ali nous avait dit en début de semaine qu'il voulait nous faire un plat traditionnel iranien. Il a tenu parole, et le repas a commencé par un ash'e dough. Globalement, c'était une soupe à base de pois chiches, de boulettes de viandes qu'on mange avec de la menthe et de l'ail frit.

ash'e dough

C'était un repas à lui tout seul, ce plat. Mais comme à chaque fois, tout le monde avait mis la main à la pâte. Devant mon hésitation sur ce que je pourrais faire, Sakari a dit d'un air détaché, que, tiens, ça fait longtemps qu'on a pas mangé de kimbap. Donc, ce fut kimbap. Je n'ai pas de photos potables, mais je commence à avoir le coup de main.

Ozan avait fait des légumes à la crème et Sakari nous avait fait un gâteau finlandais appelé omenapiirakka. Littéralement, c'est une tarte aux pommes.

omenapiirakka

Enfin pour être vraiment précise, c'est plutôt un biscuit aux pommes. Accompagné de crème à la vanille, c'était pas mal du tout.

Au fil de la soirée, je jetais un oeil dans les placards d'Ali et Chandra, et j'y ai trouvé un drôle de paquet contenant une sorte de popcorn. Ca ressemblait à ça.

Noghl

Ali m'apprit que cette friandise venu de chez lui s'appelait noghl. Il s'agit en fait d'une amande recouverte de sucre. C'est un peu dur et très sucré, mais étonnement compatible avec une tasse de café.

Aujourd'hui, dimanche, j'ai pris une grande décision et suis partie faire mon premier jogging. Sous la pluie, s'il vous plait. Au bout de quinze minutes, j'ai craché un poumon et je suis rentrée. Sportive en carton, que je suis. Pierre, le copain de Cécile est arrivé ce soir pour la semaine, avec les Inrocks dans ses valises, pour moi. Si ce n'est pas sympa, ça.

A venir, ma thèse de master, un retour en France pour bientôt, de l'entrainement pour améliorer mes performances en footing, et tout un tas d'autres choses. Dans la bonne humeur.

Bonne semaine les gens.

vendredi 4 avril 2008

Mercimekli köfte et café turc how-to.

Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui, il ne sera question que de cuisine turque.

A la Toussaint, Ozan nous avait fait un repas avec des plats de chez lui. Parmi ceux là se trouvaient les mercimekli köfte. Et ça, croyez-moi, c'est le genre de truc qui peut se manger n'importe quand et n'importe comment. Après ça, chaque fois qu'un diner était prévu, je suggérais subrepticement à Ozan d'en faire. Comme il est sympa, il en a refait une ou deux fois. Mais, nos jours en Suède étant plus près de la fin que du début, nous avons organisé un atelier cuisine pour que j'apprenne à les faire, toute seule comme une grande.

Armée de mon appareil photo et de mon bloc note, j'étais fin prête. Comme c'est très facile, et que vous allez être fan de ce truc, je vous explique comment on fait. Déjà, on prévoit une bonne heure et les ingrédients suivants:
  • 1 tasse de lentilles oranges
  • 2 tasses de blé fin concassé
  • 2/3 oignons
  • 5/6 oignons verts (ceux qui ressemblent à des mini-poireaux)
  • 4 cuillères à soupe de purée de tomate
  • Des feuilles de persil
  • Huile d'olive
Rincez une tasse de lentilles puis les mettre à chauffer dans un litre d'eau bouillante (pas salée). Après 10/15 minutes de cuisson, retirez du feu et rajoutez les deux tasses de blé. Et là, vous êtes contents, parce que vous avez entre 30 et 40 minutes à laisser poser tout ce petit monde ensemble. N'allez pas croire que c'est l'heure du café pour autant.

Saisissez-vous des oignons (les classiques) et coupez-les en tout petit morceaux que vous allez faire revenir dans deux cuillères à soupe et demi d'huile d'olive. Une fois qu'ils sont dorés, rajoutez les quatre cuillères à soupe de purée de tomate, un petit verre d'eau bouillante et une cuillère à café de poivre. Pendant que ça cuit, coupez finement les oignons verts et le persil.

Depuis le temps, notre mélange lentilles-blé est prêt, alors mélangez le bien puis versez la sauce tomate, les oignons verts et le persil. C'est également le moment de saler. Ensuite, c'est le moment le plus rigolo, parce que pour tout soit bien mélangé correctement, il faut y aller à la main. Malaxez bien le tout et cela doit former une pâte un peu humide.


Et pour finir, formez des sortes des petits boudins et c'est fini.

mercemkli kofte

Les proportions sont suffisantes pour un bon repas à cinq accompagné d'une petite salade. Si d'aventures, vous vouliez les conserver plusieurs jours, ne mettez pas les mercimkli köfte au frigo. N'ayant jamais eu l'occasion d'essayer, il parait que ça les fait gonfler. Comme de toutes façons il n'y a rien de frais dedans, vous pouvez les garder un ou deux jours à température ambiante. Mais ne vous faites pas d'illusions, ce n'est pas le genre de plats où il y a des restes.

Après avoir dégusté tout ça, Ozan nous a fait un café turc. Pour ça, je ne peux pas en faire pour l'instant car il me manque le matériel nécessaire (que je vais me ramener d'Istanbul cet été). Toujours est-il que même si nous en sommes incapable, nous ne manquons jamais au rituel de lire notre avenir dans le marc de café.

Rien de plus facile. Après avoir fini la partie liquide du café, il faut poser la soucoupe sur la tasse et retourner le tout en basculant la tasse vers soi. Puis, il faut attendre que la tasse refroidisse.

Pour accélérer le refroidissement, il est d'usage de poser une bague au sommet de la tasse.

Quand c'est froid, on retourne et on regarde les dessins sur les parois. Comme nous sommes des profanes, c'est juste l'occasion d'essayer de deviner des formes et de leur coller des significations fantaisistes ou visionnaires.

Quand on a fini avec la tasse, on vide le contenu de la soucoupe dans la tasse, et on recommence. Le plus difficile pour moi, c'est que le marc de café est ma partie préférée dans le café turque. Donc parfois, je n'ai aucun futur pour cause de consommation trop rapide.

Je vous laisse avec un extrait de mon coup de cœur du moment de Barbara Carlotti, l'idéal, tiré de l'album du même nom.

Ha det bra !