Quand nous sommes allés à Oslo, il y a longtemps maintenant, nous avons été impressionnés par le coût de la vie en Norvège. A tel point qu'à notre retour en Suède, tout nous parut, d'un coup, bon marché.
Aussi, quand nous avons décidé de traverser à nouveau la frontière ce week-end, nous étions psychologiquement prêt à nous faire un menu, au burger-king, à plus de 10€. Nous avions déjà prévenu Cécile. Notre destination était une petite ville pas trop loin de la frontière appelée Halden. Là-bas, se dresse une forteresse que nous projetions de visiter.
Arrivés à bon port, les choses ont commencés à prendre une tournure inattendue. D'abord, nous avons trouvé un parking gratuit. Imaginez notre étonnement. Puis des toilettes publiques gratuites. On a commencé à trouver ça louche. Et nous n'avions encore rien vu. Sur la place principale étaient massés des tas de gens. Leur point commun était qu'ils avaient tous, à la main, quelque chose à manger. Du coup on s'est approchés. Des stands de nourriture s'étalaient un peu partout. Des gâteaux, de la soupe, différents types de viandes, des légumes. Chose curieuse, pas de prix. Analyse rapide de la situation, ce n'était pas les restos du coeur, ni une oeuvre de charité. De la nourriture gratuite. En Norvège. Là on était perturbés.
Comme je suis une grande curieuse, je suis allée discuter avec une petite mamie en costume traditionnel, pour savoir exactement pourquoi tout s'obstinait à être gratuit. Elle m'a gentiment expliqué que c'était un jour spécial, que les écoles avaient préparé à manger, qu'une parade allait arriver et qu'après y aurait des évènements tout l'après-midi, et toute la nuit. Elle a rajouté qu'il fallait qu'on goûte le manger et qu'on reste absolument à Halden.
Du coup, nous sommes allés nous repaitre sans nous faire prier. C'était très bon. Nous discutions de l'absurdité de la situation quand, tout à coup, de la musique retentit. La parade était composée de gens déguisés, de musiciens, de lycéens, de collégiens, de ballons, de musique. Bref un joyeux bordel.
On a regardé un peu, puis nous sommes allés faire un tour aux alentours, avant d'aller visiter la forteresse.
On a eu de la chance, parce qu'il ne faisait pas trop moche. Du coup on a fait une grande promenade sur la forteresse et autour. Les norvégiens sont des gens zen. Au lieu de mettre des barrières, ils ont mis un petit écriteaux en prévenant les aimables visiteurs, que tu y va à tes risques et périls. Si tu tombes dans le vide, ça sera pas la peine de venir pleurer. On t'aura prévenu. Du coup, on est allés gambader comme de jeunes cabris entre les canons. Et c'était chouette.
Une bonne journée qui s'est terminée par un grand repas. Ali nous avait dit en début de semaine qu'il voulait nous faire un plat traditionnel iranien. Il a tenu parole, et le repas a commencé par un
ash'e dough. Globalement, c'était une soupe à base de pois chiches, de boulettes de viandes qu'on mange avec de la menthe et de l'ail frit.
C'était un repas à lui tout seul, ce plat. Mais comme à chaque fois, tout le monde avait mis la main à la pâte. Devant mon hésitation sur ce que je pourrais faire, Sakari a dit d'un air détaché, que, tiens, ça fait longtemps qu'on a pas mangé de kimbap. Donc, ce fut kimbap. Je n'ai pas de photos potables, mais je commence à avoir le coup de main.
Ozan avait fait des légumes à la crème et Sakari nous avait fait un gâteau finlandais appelé
omenapiirakka. Littéralement, c'est une tarte aux pommes.
Enfin pour être vraiment précise, c'est plutôt un biscuit aux pommes. Accompagné de crème à la vanille, c'était pas mal du tout.
Au fil de la soirée, je jetais un oeil dans les placards d'Ali et Chandra, et j'y ai trouvé un drôle de paquet contenant une sorte de popcorn. Ca ressemblait à ça.
Ali m'apprit que cette friandise venu de chez lui s'appelait
noghl. Il s'agit en fait d'une amande recouverte de sucre. C'est un peu dur et très sucré, mais étonnement compatible avec une tasse de café.
Aujourd'hui, dimanche, j'ai pris une grande décision et suis partie faire mon premier jogging. Sous la pluie, s'il vous plait. Au bout de quinze minutes, j'ai craché un poumon et je suis rentrée. Sportive en carton, que je suis. Pierre, le copain de Cécile est arrivé ce soir pour la semaine, avec les Inrocks dans ses valises, pour moi. Si ce n'est pas sympa, ça.
A venir, ma thèse de master, un retour en France pour bientôt, de l'entrainement pour améliorer mes performances en footing, et tout un tas d'autres choses. Dans la bonne humeur.
Bonne semaine les gens.