Ici, le sport national, ce n'est pas le football. On a d'ailleurs été informé assez vite, nous autres, étudiants. L'association nous a proposé en début d'année de nous initier à l'innebandy. Une sorte de hockey sur terrain non glacé qui se joue avec des crosses et une balle. Très peu pour moi, mais j'avais noté que ce sport était énormement pratiqué.

Et ce n'est rien en comparaison de son pendant sur glace : le bandy. Un "ice stadium" se trouve entre l'école et la maison, et nous entendons très souvent monter les clameurs, dans les nuages de vapeurs dégagés par la glace, de ceux qui assistent avec passion à des matchs. Avec notre loyer de février, nous avons reçu des invitations à un match qui se déroulait cet après-midi. Ni une, ni deux, nous y sommes allés. Il s'agissait de Trollhättan contre Sandviken.

Nous sommes arrivés, ce n'avait pas encore commencé mais tout le monde était chaud. Les supporters de Trollhättan avaient tous revetus pour l'occasion bonnets et écharpes aux couleurs de l'équipe : jaune et noir.

Début du match. Première épreuve pour moi, repérer la balle sur la glace. En effet, sur ce grand terrain glacé la petite balle orange est difficilement détectable à la vitesse où ils jouent. Mais c'est très impressionant, ils se la passent tantôt en la faisant glisser, tantôt en la lançant en l'air. Et vas-y que je te rattrape ça avec un coin de la crosse. Derrière mon appareil photo, j'étais mystifiée, étant à peine capable de tenir debout sur des patins.

Après quarante-cinq minutes de jeu, c'est la mi-temps. Tradition suédoise oblige, nous allons nous repaître d'une "korv med bröd", à savoir une saucisse dans du pain. Et là, choc culturel, pas de bière. Pour vous remettre dans le contexte, ça serait comme si vous assistiez à un match de foot local. La bière semblait une évidence, mais, Suède oblige, on s'est rabattu sur de l'eau gazeuse. Dommage d'ailleurs, parce qu'après quasiment une heure debout devant de la glace, on commençait à avoir froid.

Le jeu reprit et pour être honnête, on s'est pris une branlée. Trollhättan a perdu 2 - 6. Peu importait finalement, les supporters étaient nombreux et enthousiastes. Nous nous sommes pris au jeu et nous avons crié avec eux même si on comprenait rien de ce qu'ils disaient. J'ai même osé un "aux chiottes l'arbitre" quand ce dernier a pinaillé sur une faute qu'un de nos joueurs aurait fait. Des photos.




A l'entrée, des gens vendaient des petits papiers fermés. Nous ne savions pas ce que c'était mais plus tard nous avons vu qu'il s'agissait de ça :


En fait, si tu tombes sur le bon score, tu peux gagner quelque chose. On a pas réussi à avoir plus d'informations sur cette sorte de pari-hasard.

Après quatre-vingt dix minutes de jeu, on était vaincus par le froid et par l'équipe adverse. Je suis allée pleurer avec mon accent français pour avoir une balle, parce que j'étais curieuse de voir la matière et le poids. Sous les yeux ébahis de mes compères, je suis revenue avec une balle orange avec laquelle je vais pouvoir embêter mes voisins.

Finalement, le bandy c'est chouette. Moins violent que le hockey sur glace ça n'en reste pas moins dangereux. Le stade n'étant pas muni de protection autour du terrain, plusieurs balles sont partis dans le public. En plus, à un moment deux joueurs sont venus s'éclater la tronche à nos pieds. On a bien rigolé mais bon. Ca aurait été dommage de prendre un coup de crosse perdu. La prochaine fois, j'emmène un bouclier.

Ha det bra !!

Fan de Bandy