Les aventures de louline la croute

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 20 décembre 2007

Où l'on parle de Noël, encore

Je me souviens, une fois dans le train pour Paris, derrière moi étaient assis un papa et sa fille qui devait avoir 6 ans. A un moment, le train s'est arrêté dans la nature sans raisons apparente. Tout s'est arrêté avec, la climatisation incluse. Plein milieu d'un mois d'avril assez chaud en plein soleil, la temperature est vite devenue insupportable. Mais ce n'était pas le pire. Au bout d'une demie-heure d'arrêt. Le PIRE a commencé, la petite fille derrière moi a demandé "Papa, pourquoi le train est arreté?". Le papa répond qu'il y a peut-être une panne. Mais pourquoi une panne? S'ensuivent alors 4500 questions enchaînées l'une derrière l'autre. Si le gentil (et surement habitué) papa a répondu à toute sur un ton égal, il nous est venu à nous tous autour comme une envie de faire un sacrifice humain pour que le train redémarre. Et nous avions trouvé la victime idéale. Finalement le train a fini par repartir tout seul, la petite fille a arreté de poser des questions, et tout le monde a survecu.

Bref tout ça pour dire que depuis que je suis en Suède, ayant la chance de fréquenter beaucoup d'autochtones, je traverse une longue phase assez similaire. Surtout en periode spéciale comme en ce moment, je pose des questions sur tout ce qui m'entoure. Ma prof, Linn, qui est très cool a organisé une "glögg party" destinée à étancher ma soif de questions sur noël, ce qu'on mange, pourquoi, comment, etc.

Comme indiquait le nom, nous avons bu du glögg, ce breuvage qu'ils ont l'outrecuidance de comparer à notre vin chaud. A leur décharge, cette fois-ci, j'ai eu le droit de goûter celui à base d'alcool, qui est nettement plus buvable. Mais bon, le notre est meilleur. Voilà je l'ai dis (encore).

Au niveau miam-miam, nous avons eu les fameux pepparkakor. Ce sont des gateaux secs à la canelle massivement consommés à la periode de Noël.

Rendons à Cesar ce qui lui appartient, c'est très bon. Trempé dans un café, avec un verre de lait, un glögg, ou même comme ça tout seul, ça se laisse manger. Fins et croustillants, peut-être un peu trop sucré, c'est délicieux.

Avec, j'ai découvert une nouvelle patisserie répondant au doux nom de saffranslängd. C'est une sorte de gateau au safran avec de la pâte d'amandes et des raisins secs dedans.

Là aussi délicieux mais relativement indigeste. Après une part on est content mais un peu plein, surtout si c'est poussé par d'autres choses.

Enfin, pour finir nous avons mangé des Lussekatte. Normalement ça se mange à la sainte Lucia (13 décembre), jour spécial où de nombreux evenements ont lieux. Mais on continue d'en manger après aussi et ca ressemble à ça.

Il s'agit de brioche au safran. Tout simple mais efficace, on y trouve également deux raisins secs dessus. J'ai trouvé une recette en français et je vais essayer.

J'avais remarqué que sur chaque fenêtre de chaque foyer suédois, à l'arrivée de noël un chandelier electrique avait fait son apparition. Mais quand je dis chaque foyer, je n'exagère pas. Même à l'université, à chaque fenêtre de chaque bureau, il y a un truc comme ca.

Du coup, bien sur, la pauvre Linn n'a pas coupé à la question, pourquoi, hein dis, pourquoi vous faites ça? Et d'où ca vient, hein, hein, dis? Du coup, cet après-midi, j'ai eu ma réponse.

En fait, Philips a crée la première guirlande electrique de noël en 1929-1930. Seulement voilà, en ce temps là, le voltage n'était pas le même dans tout le pays. Etant prévu pour fonctionner sur du 127 volts, les utilisateurs de 220 volts virent leur guirlande flambante neuve, flamber. Philips récupera donc nombre de ces guirlandes et voulait les jeter.

Cependant, Oscar Andersson qui travaillait là, décida de bricoler un truc avec les restes qui fonctionnaient encore et il crea ce chandelier. Comme il était gentil, il l'offrit à ses parents qui le mirent à la fenêtre. Et tous les gens du village étaient jaloux. Du coup, Oscar proposa a Philips de commercialiser l'objet. Deux mille exemplaires test partirent comme des petits pains, et depuis, la Suède en vend environ un million par an. On en trouve dans toute la Scandinavie. En même temps vu le nombre d'heures de soleil qu'on a ici par jour, ce n'est vraiment pas du luxe.

Voilà pour noël en Suède, après-demain je prends l'avion direction la douce France, cher pays de mon enfance. Bonnes fêtes à tous ou god jul, comme on dit ici.

mardi 4 décembre 2007

Les gaufres suédoises

Ce week-end, pour changer, nous avons mangé des gaufres. Depuis le temps que je vous en parle, il est temps que vous le sachiez, mais les gaufres suédoises n'ont rien à voir avec les notres. Enfin celles de nos voisins belges puisqu'après tout, ce sont eux qui ont inventé ce délicieux encas.

La première fois que j'ai mangé des gaufres en Suède, j'ai été décue. Je m'attendait à quelque chose comme la gaufre bruxelloise,qui par définition, nourri son homme pour trois repas. Garnie avec des fraises, de la chantilly, du chocolat et une petite boule de glace pour la route, le tout sur une solide et epaisse gaufre qui tient vaillamment sans ployer. Aucun rapport avec sa cousine Suèdoise.

Déjà, la bougresse n'est pas rectangulaire. Au diable les angles droits, vive la poésie, la gaufre suédoise est en forme de fleur. Si vous observez de plus près, vous vous rendrez compte que les "pétales" sont en forme de coeur. Voyez plutôt.


swedish waffle

Il y a plusieurs écoles pour la forme des gaufres. Comme vous pouvez le constater, cette gaufre comporte cinq pétales. On trouve le même modèle avec quatre pétales. Plus de petits coeurs, en revanche cela offre la possibilité de pliage en deux qui est assez interessante. Car oui, le deuxième défaut de la gaufre suédoise, c'est son épaisseur. Pour être repu, il en faut un nombre certain.

D'autant que dans les soirées, pour que tout le monde mange en même temps, chaque fois qu'une gaufre est prête on partage les pétales. On mange plus doucement, et dans un certain sens, on apprecie plus. Mais il ne faut pas avoir trop faim. Ou alors garnir correctement son pétale.

Pour la petite histoire insolite liée aux gaufres, je discutais en début d'année avec un de mes Vickings, qui me demandait quelles étaient mes gaufres préférées. Quelle question, Nutella bien sur ! Et là, silence, malaise dans l'assemblée : "tu mets du Nutella sur les gaufres?!". D'un coup le malaise a changé de camp et je me suis permis de demander ce qu'on mettait officiellement sur les gaufres au pays du Krisprolls. Il m'a répondu qu'il mettait soit de la glace à la vanille, de la confiture ou du sucre. J'ai objecté alors "mais pourquoi pas du Nutella?". Il n'a pas eu de réponses à cette question. Les autres Vickings autour non plus. Le fait est qu'ils n'y avaient jamais pensé. Ce n'est visiblement pas dans les moeurs.

Ca m'a paru vraiment étrange, car j'ai, c'est vrai, cette facheuse tendance : tester des mélanges nouveaux d'aliments entre eux. Et pour quelqu'un qui a experimenté (et apprecié) la tartine Nutella-camembert, cela parait impensable de ne pas penser à mettre du Nutella sur des gaufres. D'ailleurs, suite à cette discussion qui a perturbé tout le monde, nous avons fait une soirée gaufres au Nutella, pour leur montrer que c'est possible et très bon. Pour m'adapter au swedish style, j'ai ajouté une boule vanille sur ma gaufre au Nutella. Et ça se laisse manger même si sans, c'est quand même mieux.

Pour finir sur une note culturelle parce que mon blog est dangereusement orienté nourriture en ce moment et que demain j'ai un exam de suédois, sachez qu'une gaufre se dit en våffla et pour briller en societé vous pouvez toujours dire : "jag gillar våfflor". Ca veut dire que vous aimez les gaufres et même si ca ne passionera pas votre interlocuteur, au moins vous parlerez suédois.

Ha det bra mina vänner !!