La science, c'est bien. La science, c'est beau. Ça, on le sait. On le sait même plutôt bien. Surtout toi, petit lecteur français, qui est passé dans notre système éducatif, tu le sais mieux que personne. En seconde, quand tu as atterri au lycée, on te l'a dit : "il faut faire S". Parce que les S, c'est les mieux, c'est ceux qui vont sauver le monde. Si tu ne fais pas S, tu vas être au chômage et mourir seul et pauvre. Même si ton profil était plutôt littéraire, que tu avais des bonnes notes mais pas vraiment de projets futurs, on te disait que S t'ouvrait toutes les portes. La science, c'est l'avenir. Donc, toi petit lecteur, qui à seize ans n'avait pas envie de réfléchir au futur plus loin que de savoir ce que tu allais lire comme prochain roman, tu as cru tout le monde sur parole. Et tu es allé en S.

Sauf, que S, c'est chiant. Je vous le dis, parce que j'ai eu tout le loisir d'étudier la question durant mon séjour plutôt long au lycée. Passage obligatoire pour partir dans l'informatique, qu'importe que tu aimes la littérature, le dessin ou la photo, en S, tu fais des trucs scientifiques. Il y a des choses très intéressantes dans le lot, mais en gros, il y a beaucoup de choses dont l'intérêt est limité.

Ma bête noire, c'était la physique. Le bilan des forces d'un mobile lancé à vitesse constante sur une pente inclinée à 45°C, je vous le dis, c'est le dernier de mes soucis. Vraiment. La torture. Mais attention, torture coefficient 6. Alors, tu dois quand même faire semblant d'être passionnée par le sujet, au moins jusqu'au jour des résultats du bac. Après tu as le droit de tout oublier et de méditer sur le temps perdu à te farcir la tête d'inepties au lieu d'avoir profité de ta folle jeunesse.

Tu te demandes pourquoi je te raconte tout ça, à toi lecteur qui a adoré ton bac S, ou qui a eu la force morale de partir en ES ou même le courage d'aller rater ta vie en L. Je te raconte tout ça, parce qu'il s'est passé un truc dans ma vie. Comme Archimède, ça c'est passé pendant que je prenais un bain, et ça a bouleversé ma vision de la physique. Pour vous, mesdames et messieurs : comment le principe des vases communicants m'a sorti d'une galère.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce point de physique essentiel, suivez le lien, y a un schema qui bouge et tout plein d'explications.

Toujours est-il que cette histoire m'a permis de réaliser que, premièrement, mon cerveau est capable de me sortir un cours de seconde, un soir à 23h30, dix ans après et que donc il n'est pas rancunier, deuxièmement, que mes années de souffrances à regarder des courbes sur des oscilloscope n'ont pas été une pure perte de temps et enfin que la science est notre amie, que donc il faut l'aimer aussi. Vous me direz, mieux vaut tard que jamais. N'empêche que si on avait eu ce genre d'exercices en TP, si ça se trouve, à l'heure qu'il est je serais en train de boucler un doctorat de physique, mention "Mc Gyver".

Je vous laisse avec la chanson du dimanche et leur "Bac ABCD". J'ai la chance d'aller voir les deux gugusses en concert au mois de mars grâce à ma sœur préférée. Bon ok, j'en ai qu'une, mais c'est la mieux !



A bientôt pour de nouvelles aventures !